Grèce : après l'accord, réformes tous azimuts et élections en ligne de mire

L'accord sur un troisième plan d'aide international à la Grèce sort le pays d'une zone de turbulences financières extrêmes mais lui impose une cadence de réformes sans relâche alors que la majorité d'Alexis Tsipras n'a jamais été aussi divisée.

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Alexis Tsipras plaide pour l'adoption du troisième plan d'aide à la Grèce, le 14 août face aux députés à Athènes.

En plus du soulagement manifesté après six longs mois de négociations chaotiques, le ministre des Finances Euclide Tsakalotos a fait entendre vendredi soir 14 août une petite musique nouvelle de la part du gouvernement grec, estimant que le nouveau plan d'aide adoubé par les ministres des Finances de la zone euro offre au pays de "nombreuses opportunités".

Alors que le Premier ministre Alexis Tsipras n'a cessé de répéter qu'il ne croyait pas à l'accord qu'il avait signé, le chef de file des négociateurs grecs a décidé de voir le verre à moitié plein : "L'accord fait avancer la Grèce car il rend son système financier plus stable à partir de maintenant", a-t-il encore assuré.

Il croit même que la longue feuille de route de mesures budgétaires et de réformes que le pays a acceptée en échange de l'aide "offre l'opportunité de transformer le secteur public, de s'attaquer à la corruption, à l'évasion fiscale et à de nombreuses réformes structurelles importantes".

La Grèce avait urgemment besoin de l'engagement européen sur de nouveaux prêts pouvant aller jusqu'à 86 milliards d'euros pour les trois prochaines années. Les caisses de l'État sont vides et le pays n'a plus de quoi rembourser les sommes déjà prêtées depuis 2010. Athènes doit verser 3,4 milliards d'euros à la Banque centrale européenne jeudi prochain 20 août.

Son économie, asphyxiée par l'incertitude sur le sort du pays et un contrôle des capitaux en vigueur depuis fin juin, attendait aussi ce bol d'air indispensable.

L'accord "est essentiel pour lever les incertitudes qui ont pesé sur la Grèce pendant six mois et pour retrouver la confiance", a commenté le vice-président de la Commission chargé de l'euro, Valdis Dombrovskis.

Avant que cette aide soit déboursée, plusieurs Parlements nationaux, dont le Bundestag allemand mercredi 12 août, doivent approuver l'accord.

La première tranche d'aide s'élèvera à 26 milliards d'euros, dont un versement "immédiat" de dix milliards placés pour recapitalisation des banques grecques, a décidé l'Eurogroupe vendredi 14 août.

La deuxième "sous-tranche", de 16 milliards d'euros, commencera par un versement de 13 milliards d'euros d'ici au 20 août, suivi d'un ou plusieurs autres à l'automne, en fonction de la mise en œuvre des réformes.

AFP/VNA/CVN

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