Cette information a été communiquée par l'Association de vivres du Vietnam (VFA en abréviation anglaise) lors d'une conférence bilan sur l'exportation du riz en 2010 et les orientations en 2011, organisée le 10 janvier à Dà Nang. Selon la VFA, en 2010, malgré des difficultés, le pays a exporté près de 6,8 millions de tonnes de riz pour 3,2 milliards de dollars. Une année record pour ce produit, en volume comme en chiffre d'affaires, qui laisse entrevoir de belles perspectives pour 2011.
Selon les spécialistes, la demande mondiale va fortement augmenter en 2011, en raison de la croissance de la population, ainsi que des conditions climatiques défavorables régnant dans plusieurs grands pays producteurs. Une situation qui entraînera également des prix élevés à l'exportation pour les entreprises domestiques...
Et de fait, le Vietnam réalise ses meilleures exportations de riz depuis ces dernières années. Une tendance certaine puisqu'on la constate déjà ne serait-ce qu'en Asie.
On estime ainsi que l'Indonésie et les Philippines devraient importer chacun au moins 1,5 million de tonnes, ce qui ne va pas atténuer la demande sur le marché mondial. Cette année, le Vietnam devrait également exporter un million de tonnes vers les Philippines. De même pour le Bangladesh qui, après avoir importé 450.000 tonnes du Vietnam en 2010, a passé des commandes à hauteur de 250.000 tonnes qui seront délivrés au cours des deux premiers mois de 2011. La Malaisie également aura besoin d'importer environ 800.000 tonnes, et la VFA estime lui en fournir entre 400.000 et 500.000 tonnes.
Les exportateurs domestiques vont continuer de développer leurs nouveaux débouchés, tel celui des pays musulmans. Outre du riz à 15% de brisure, il y exportera du riz étuvé, un créneau actuellement dominé par la Thaïlande, et ce grâce à ses nouvelles usines de transformation dans le delta du Mékong ayant une capacité de production quotidienne de 500 tonnes.
Toutefois, "les entreprises domestiques devront se mettre devant maintes difficultés cette année. Conformément aux engagements avec l'Organisation mondiale du Commerce, le Vietnam va ouvrir en 2011 son marché domestique du riz et les entreprises étrangères pourraient dès lors participer directement au commerce de ce produit", avertit Truong Thanh Phong, président de la VAF. Une nouvelle concurrence donc, d'autant que le taux d'intérêt des crédits pour les entreprises domestiques est de 16,5% alors qu'il est de 4,5 % pour les concurrentes étrangères...
Augmenter la qualité et diminuer la superficie
Afin de se maintenir parmi les premiers exportateurs mondiaux, le Vietnam doit aussi penser à améliorer le rendement de sa riziculture. Selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la superficie et le rendement de vivres seront supérieurs cette année à ceux de 2009 et 2010. La VFA demande aux localités de diminuer la superficie rizicole pour la campagne été-automne en raison des conditions climatiques, notamment la pluie et donc les inondations, qui rendront difficile de garantir une qualité optimale des riz.
Il faudra par ailleurs augmenter la superficie des cultures pour la campagne hiver-printemps compte tenu des meilleures conditions climatiques, s'attacher toujours à une meilleure qualité, ce afin d'obtenir une production supérieure qui sera commercialisable à un meilleur prix, équilibrant ainsi les intérêts entre commerce extérieur et revenus des producteurs....
Mai Huong/CVN