Abhisit Vejjajiva, au pouvoir depuis plus de deux ans, peut désormais en principe conserver le pouvoir jusqu'aux prochaines élections, d'ici fin 2011.
Dans un verdict retransmis en direct à la télévision, les juges de la Cour constitutionnelle ont estimé, par quatre voix contre trois, que la procédure contre le PD avait été irrégulière et qu'ils ne pouvaient se prononcer sur le fond.
Le parti était accusé d'avoir reçu une donation illégale de 258 millions de bahts (5,9 millions d'euros) en 2005. Un dossier qui avait valu à la Commission électorale (CE) de préconiser sa dissolution en avril dernier.
Le 29 novembre, Abhisit avait déjà gagné une première bataille juridique majeure, lorsque la Cour avait rejeté un autre dossier, cette fois au terme des débats, dans lequel son parti se voyait reprocher l'utilisation frauduleuse de 29 millions de baht (960.000 dollars) la même année.
Le chef du gouvernement risquait alors jusqu'à cinq ans d'exclusion de la vie politique tout comme plusieurs autres cadres de la majorité. Son parti, le plus ancien du royaume, n'est désormais menacé d'aucune plainte.
Ces deux décisions successives ne sont pas surprenantes. Plusieurs analystes avaient admis douter de la capacité des juges à dissoudre le PD, qui a le soutien de l'armée et des élites de Bangkok, gravitant autour du palais royal.
Mais elles ne manqueront pas d'exaspérer l'opposition dans un pays où l'atmosphère s'est considérablement crispée depuis la crise du printemps, la plus violente qu'ait connue la Thaïlande moderne, qui a fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.
Les "chemises rouges", manifestants représentant les populations rurales et urbaines défavorisées du pays, avaient bloqué de mars à mai la capitale dans l'espoir d'obtenir les élections anticipées.
Bangkok et plusieurs provinces environnantes sont toujours soumises à l'état d'urgence. Abhisit a indiqué mercredi qu'il pourrait être levé avant la fin de l'année.
AFP/VNA/CVN
(10/12/2010)