Le parlement a adopté le 3 mars une motion de censure à l'encontre du gouvernement de Mme Timochenko, perdante de la présidentielle du 7 février, qui devra par conséquent quitter son poste de Premier ministre, auquel elle s'accrochait depuis lors.
Un total de 243 députés ont voté en faveur de la résolution (un minimum de 226 sur un total de 450 députés était nécessaire), qui avait été examinée à la demande du Parti des régions de Viktor Ianoukovitch.
Cette issue était prévisible après la désintégration le 2 mars de la coalition qui soutenait jusqu'ici Mme Timochenko. Une trentaine de ses membres, dont 7 du bloc Timochenko, se sont ralliés à M. Ianoukovitch et ont voté en faveur de son renvoi.
Une motion de censure se traduit par le limogeage du gouvernement, qui peut toutefois demeurer en poste le temps qu'un nouveau cabinet soit formé, selon la Constitution ukrainienne.
Mme Timochenko, qui n'a toujours pas reconnu sa défaite électorale, n'a pas immédiatement réagi à l'annonce du vote. Mais elle avait indiqué peu auparavant devant les députés qu'elle n'avait aucune intention de diriger le gouvernement par intérim.
La motion de censure votée, le Parti des régions espère mettre en place rapidement un nouveau cabinet.
M. Ianoukovitch a rencontré le 4 mars les leaders de groupes parlementaires, les appelant à créer une nouvelle coalition et à lui proposer un candidat au poste de Premier ministre, selon un communiqué de la présidence.
Pour former une majorité, le Parti des régions a besoin de recruter des députés du groupe Notre Ukraine-Autodéfense populaire (NUNS), dont une partie soutient Mme Timochenko et l'autre l'ex-président Viktor Iouchtchenko.
Selon la loi, le groupe NUNS, pro-occidental, ne peut rejoindre la coalition que si plus de la moitié de ses 72 députés, soit 37 personnes, approuvent cette décision. Le 3 mars, seuls 15 parlementaires de cette force ont voté pour l'éviction du gouvernement.
Le leader parlementaire de NUNS, Mykola Martynenko, a par ailleurs indiqué que sa force ne pouvait négocier une alliance avec ses anciens adversaires du Parti des régions que sous "certaines conditions" concernant l'"idéologie" et la distribution des cadres, selon Interfax.
AFP/VNA/CVN