Dix jours après sa prise de fonction en remplacement de Robert Gates, le ministre est arrivé en fin d'après-midi en provenance d'Afghanistan dans la capitale irakienne.
Il doit rencontrer le président Jalal Talabani, le Premier ministre Nouri al-Maliki et le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.
"Le problème pour l'Irak est la sécurité et surtout ce qui est mis en œuvre pour faire face aux livraisons d'armes aux rebelles en Irak. Je veux soulever ces questions avec les dirigeants ici", a-t-il dit aux journalistes qui l'accompagnent.
Depuis le 6 juin, 17 soldats américains ont été tués, ce qui n'était pas arrivé depuis 2008 lorsque les forces américaines étaient directement engagées dans des opérations contre les insurgés.
Les armes fournies selon Washington aux rebelles irakiens soulèvent "une grande inquiétude", a averti M. Panetta.
"Je souhaiterais que l'Irak fasse plus d'efforts pour pourchasser ces extrémistes qui font usage de ces armes. Si nous devons être partenaires, ils (les Irakiens, ndlr) ont la responsabilité d'assurer une protection contre ce type d'attaque", a-t-il affirmé, estimant que cela était "dans l'intérêt de l'Irak".
Cette reprise des attaques contre les soldats américains intervient alors que les États-Unis multiplient les démarches pour convaincre l'Irak de maintenir un contingent après la date butoir de fin 2011. "Je veux évidemment parler de la question de si oui ou non" ils vont demander un maintien de forces américaines après 2011, a dit M. Panetta.
"S'ils veulent faire une proposition sur un maintien de la présence américaine ici, il faut qu'ils fassent une demande formelle que nous examinerons évidemment", a-t-il poursuivi. Une question qui relève de uu "l'urgence" car il resterait peu de temps pour négocier un accord, souligne-t-on dans l'entourage du ministre, alors que les derniers 46.000 soldats américains doivent avoir quitté le pays à la fin de l'année.
Largement impopulaire, l'éventuelle prolongation de leur présence divise la classe politique. Jalal Talabani a affirmé le 9 juillet que les partis politiques donneraient leur réponse sur un possible maintien "dans deux semaines".
Si les responsables kurdes souhaitent le maintien de la présence américaine, les autres formations ne se sont pas prononcées clairement.
Responsables militaires américains et irakiens reconnaissent que les moyens en matière de défense anti-aérienne, de renseignement et d'aviation sont insuffisants, selon le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen.
Pour un haut responsable de la défense, l'initiative doit être irakienne mais si "rien n'est complètement impossible", plus on avance vers l'automne, plus la décision de maintenir un contingent américain serait coûteuse et risquée.
S'il a refusé de quantifier le nombre de soldats éventuellement amenés à rester, arguant qu'il dépendrait des missions que Bagdad voudrait leur confier, le chiffre d'environ 10.000 hommes a été avancé dans la presse américaine.
Dans ses entretiens, Leon Panetta doit également plaider pour la désignation rapide des ministres de la Défense et de l'Intérieur, portefeuilles stratégiques toujours pas attribués depuis la formation du gouvernement en décembre.
AFP/VNA/CVN