Des hommes armés ont ouvert le feu sur deux bus aux premières heures de le 8 juillet, tuant 12 personnes dont une petite fille de six ans, selon des responsables de la sécurité. "Nos forces paramilitaires ont sécurisé les zones de violences et les collines environnantes où des terroristes armés tiraient sur des innocents et ont rétabli une vie normale" a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur, Rehman Malik. "Nous traiterons quiconque troublant la capitale financière pakistanaise comme un partisan des talibans et comme un ennemi à notre guerre contre la terreur", a affirmé ce ministre.
"Plus de cent suspects, dont nombre d'entre eux étaient armés, ont été arrêtés", a déclaré pour sa part le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sharafuddin Memon, faisant état d'un nouveau bilan de 95 morts.
Les autorités qui avaient demandé aux habitants d'évacuer la zone des violences, ont annoncé qu'ils pouvaient revenir chez eux. Mais peu d'entre eux l'avaient fait le 9 juillet.
Les responsables de la police et des hôpitaux ont confirmé ces bilans. "Nous avons pris le contrôle de toutes les zones touchées" par les violences qui ont débuté mardi dernier, a indiqué le porte-parole des forces paramilitaires, Farooq Bilal. Le 9 juillet, une attaque à la grenade dans le quartier de Bhimpura a encore fait deux morts et blessé deux personnes. Des tirs sporadiques pouvaient encore être entendus cependant que de nouveaux blessés étaient transportés dans les hôpitaux.
Le 8 juillet 1.000 soldats avaient été envoyés en renfort avec l'ordre de tirer à vue si nécessaire dans la mégalopole du sud ensanglantée par des violences politico-ethniques.
Karachi, peuplée de quelque 16 millions d'habitants, est le théâtre, chaque jour, de dizaines de meurtres liés à la criminalité omniprésente et à des rivalités politiques et ethniques très sanglantes. L'armée et la police y ont déployé des renforts massifs depuis des années, en vain. Les affrontements opposent notamment depuis des décennies le Muttahida Qaumi Movement (MQM), parti dominant à Karachi, et l'ANP (Awami National Party), qui représentent différentes communautés. Chaque camp accuse l'autre de multiplier les assassinats ciblés contre les membres de son parti.
AFP/VNA/CVN