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Le Français Richard Gasquet lors de son quart de finale perdu contre l'Écossais Andy Murray, le 1er juin à Roland-Garros. |
Après avoir inquiété le Britannique pendant plus de deux heures, le Biterrois a marqué le pas physiquement et rendu les armes en quatre sets, 5-7, 7-6 (7/3), 6-0, 6-2.
Pour Sébastien Grosjean, l'un de ses deux entraîneurs, tout s'est joué sur la dimension athlétique : "Il lui manque un peu de caisse pour jouer un joueur du niveau de Murray, No2 mondial, qui a gagné à Rome (sur terre battue mi-mai)". Murray est tout simplement "un animal au niveau physique", selon Arnaud Di Pasquale, le Directeur technique national. "C'est monstrueux de tenir à cette cadence", ajoute-t-il.
Gasquet n'a pas eu le sentiment d'avoir fléchi physiquement dès le troisième set, malgré la "bulle". C'est plutôt Murray qui "n'a plus rien raté" et s'est mis à "tout retourner".
Le Biterrois a livré un gros combat pendant deux sets. En variant les prises d'initiative au filet (33 points sur 47 montées) et son traditionnel jeu du fond du court, loin derrière la ligne, il est parvenu à remonter de 5-2 à 5-5 dans les deux manches. La stratégie a payé jusqu'au tie-break de la deuxième, dans laquelle il a mené 3-1. Mais, ensuite, le pragmatisme de Murray, qui n'est pas qu'un grand défenseur, et son endurance à toute épreuve ont fait la différence.
Les points et les jeux ont alors défilé à une allure effrénée. Murray, sans pitié, a achevé Gasquet pour signer sa cinquième victoire en autant de matches en Grand Chelem contre lui. Le Français n'a d'ailleurs jamais battu aucun des trois autres membres du "Big Four" (Federer, Nadal, Djokovic) dans les "Majeurs".
En onze matches contre Murray, il s'agit de sa huitième défaite, la troisième à Paris, après celle du premier tour en 2010, puis en huitième de finale deux ans plus tard.
Cette édition 2016 de Roland-Garros, cisaillée par la pluie, restera toutefois comme le rayon de soleil parisien de Gasquet, qui y a vécu son premier quart de finale, à sa treizième participation. Avant cela, il s'était heurté à quatre reprises au "plafond" des huitièmes de finale, alors qu'il compte deux demi-finales à Wimbledon (2007, 2015) et une autre à l'US Open (2013).
Désillusion pour Mahut et Herbert
La Fédération française de tennis devra donc encore patienter avant de trouver un héritier à Yannick Noah, dernier des "Bleus" à avoir soulevé la Coupe des Mousquetaires en 1983.
Le Britannique Andy Murray après son succès contre le Français Richard Gasquet, le 1er juin à Roland-Garros. |
Nicolas Mahut espérait aussi marcher sur les traces de son capitaine de Coupe Davis en devenant No1 mondial en double messieurs. Mais il a chuté, aux côtés de Pierre-Hugues Herbert, dès le troisième tour contre les Espagnols Feliciano et Marc Lopez, 7-6 (9/7), 6-1.
En cas de succès, Mahut serait devenu le roi de l'ATP dans la spécialité, trente ans après Yannick Noah. "C'est une grande tristesse, on voulait gagner le tournoi, on arrivait en grande forme. L'occasion de devenir No1 mondial à Roland-Garros devant sa famille, ça ne se présente qu'une fois", a regretté Mahut.
Pour grimper quand même au sommet de la hiérarchie, l'Angevin doit maintenant espérer que ni les frères Bryan ni le Brésilien Marcelo Melo, actuel No1, ne remporteront Roland-Garros, mais Herbert a estimé qu'il ne fallait "pas trop y croire".
Les Français Julien Benneteau et Edouard Roger-Vasselin, lauréats en 2014 (30 ans aussi après le titre de Noah et Leconte), sont toujours en course, tout comme Kristina Mladenovic et Caroline Garcia, qualifiées pour les demi-finales du double dames.