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L'entraîneur José Mourinho près de son domicile, le 26 mai à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec notamment huit titres de champion dans quatre pays différents et deux Ligues des champions à la ceinture, le charismatique Portugais de 53 ans passe pour un "serial winner" et cela tombe bien car c'est ce que recherche le club anglais depuis 2013 et le départ de l'icône Sir Alex Ferguson.
Le "Special One", licencié mi-décembre par les Blues 18 mois après son retour à Londres, devra toutefois veiller à répondre correctement à quelques questions embarrassantes sur sa capacité à durer quelque part tout en évitant polémiques et provocations, ses autres spécialités.
Car Old Trafford est une maison nettement plus vénérable que Stamford Bridge, où le tapage fait mauvais genre.
"Un entraîneur ici ne ferait jamais ça", avait d'ailleurs déclaré l'ex-Red Devil, Bobby Charlton, lorsque "Mou", alors au Real, s'était laissé aller à une fourchette dans les yeux du Barcelonais Tito Vilanova.
Sur le terrain, Manchester United a beau avoir décroché samedi avec sa 12e Coupe d'Angleterre son premier titre printanier depuis le 20e sacre de champion en 2013, il ne sera pas en Ligue des champions la saison prochaine après la 5e place en Premier League de "LVG".
Profond lifting
Mourinho, dont l'officialisation d'un contrat de trois ans pour près de 13 M EUR annuel devrait intervenir vendredi après quatre jours d'intenses négociations pour régler des questions de droits d'image, devra réparer cette erreur au plus vite.
José Mourinho, alors entraîneur de Chelsea, lors d'un match contre le Dynamo Kiev, le 4 novembre 2015 à Stamford Bridge. |
Les trois années qui ont suivi les 26 ans de règne de Sir Alex n'ont en effet été qu'une suite douloureuse d'errements et l'ex-entraîneur des Blues, que l'Ecossais aurait d'ailleurs bien vu lui succéder plus tôt, devra à nouveau ramener des titres au club.
Il sera moins attendu sur le débat de la qualité de jeu, qui n'est pas son fort et qui n'a pas été non plus celui de son prédécesseur, et cet écueil pourrait disparaître avec les premières victoires.
D'autant que l'un des rares mérites de van Gaal est peut-être d'avoir lancé des jeunes comme Martial ou Rashford, sur lesquels son ex-ajoint de l'époque Barça pourra s'appuyer.
Attention quand même à ne pas se perdre en route dès le mercato, les 270 millions de livres investis en vain en deux ans par van Gaal ayant grandement contribué à sa perte malgré toute la richesse du club.
L'effectif, qui nécessite un profond lifting pour réconcilier les ambitions du club avec les capacités de l'équipe, sera peut-être rapidement renforcé par l'ex-Parisien Zlatan Ibrahimovic. Même à 34 ans, le charisme du Suédois, qui a fréquenté Mourinho à l'Inter, peut faire souffler un vent nouveau sur le club.
Un pari risqué
Après six mois de chômage, Mourinho, révélé à Porto, serait pourtant inspiré d'avoir retenu les leçons du Real et de Chelsea en évitant de mettre sous pression l'effectif, ce qui a fini par se retourner deux fois contre lui.
Photomontage de José Mourinho et Pep Guardiola lors de la Supercoupe d'Europe entre Chelsea et le Bayern Munich, le 30 août 2013 à Prague. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Chez les Blues, le directeur sportif Michael Emenalo avait parlé de "discorde palpable" provoquée par un entraîneur qui n'a pas son pareil pour créer un climat de tension aussi bien en interne qu'en externe.
Le choix de "Mou", auteur d'un premier mandat très remarqué à Chelsea entre 2004 et 2007, s'apparente donc à un pari à risque.
"Mourinho adore créer un sentiment d'état de siège, ce que Ferguson a toujours fait, compare ainsi l'ex-Red Devil, Phil Neville. S'il fait ça, les supporteurs lui ouvriront leur cœur. C'est un champion et les gens veulent une équipe luttant pour le titre. Il est probablement fait pour ce boulot".
"Mais je ne le vois pas rester trop longtemps, peut-être deux ans maximum, car ça semble être sa durée de vie quelque part. C'est une constante. Quand il arrive quelque part, il gagne mais à la fin, il y a des embrouilles et l'équipe finit par plonger", poursuit-il.
Outre ses meilleurs ennemis Pep Guardiola et Arsène Wenger sûrement pas ravis de le retrouver, il resterait d'ailleurs des sceptiques au club qui ne dérouleront pas non plus le tapis rouge à Mourinho.