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Incidents dans les travées du Stade de France, lors de la finale de la Coupe de France de football, le 21 mai à Saint-Denis, près de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les "dysfonctionnements constatés" pour la finale de la Coupe de France ayant opposé les clubs de Marseille et Paris seront corrigés "sans tarder", a promis lundi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, à l'issue d'une réunion avec les représentants de la Fédération française de football (FFF) et les organisateurs de l'Euro (10 juin au 10 juillet).
La FFF a ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre des deux clubs, condamnant "les comportements inacceptables de certains prétendus supporteurs".
"Ce n'était pas une répétition générale du dispositif de sécurité de l'Euro", s'est défendu lundi soir 23 mai le président du comité d'organisation de la compétition. Jacques Lambert a souligné que la sécurité samedi 21 mai "était organisée par la FFF" et non par son comité, dont le dispositif "sera sur bien des points différent", avec notamment plus de moyens humains.
Avec près de 80.000 spectateurs et deux équipes aux supporteurs parfois violents, cette finale Paris-Marseille constituait l'affiche idéale pour tester le dispositif de sécurité déployé autour du Stade de France, où se tiendront sept matches de l'Euro-2016, sept mois après les attentats qui avaient débuté aux abords du stade.
Las, les fumigènes et les débuts d'incendies dans les tribunes, où l'on retrouvait aussi casques de motos, bouteilles en verre et tuyaux en PVC, ont révélé que le dispositif - enceinte avec quatre points d'entrée contrôlés par les forces de l'ordre et deux filtrages supplémentaires avec palpations par des stadiers de sociétés privées - n'était pas au point.
Sans parler des violences qui ont émaillé la soirée, donnant lieu à une trentaine d'interpellations et à un "usage démesuré des gaz lacrymogènes" à la sortie des spectateurs, selon un responsable de la sécurité qui a requis l'anonymat.
Le système a cédé "sur un certain nombre de points", a admis lundi 23 mai le représentant local de l'État, le préfet du département Philippe Galli. "Nous avons dû faire face à un attroupement massif à une des portes d'entrée", qui a provoqué un mouvement de foule et débordé les forces de l'ordre.
"Goulots d'étranglement"
Autres points faibles : les fouilles par les stadiers n'ont pas "été faites systématiquement et pas de la même façon à tous les endroits", et les supporteurs ont pu se passer des objets par-dessus le mur d'enceinte.
Bernard Cazeneuve s'est engagé à "garantir la fluidité de l'entrée des supporteurs dans les enceintes sportives", "fiabiliser les contrôles de sécurité par les sociétés de sécurité privées" et "sécuriser les sorties de match".
Il reviendra à l'UEFA, responsable de la sécurité à l'intérieur de l'enceinte pendant la compétition, de proposer un dispositif "adapté", souligne-t-on dans l'entourage du ministre.
La limitation à quatre du nombre des accès, exigée par l'UEFA et testée pour la première fois samedi 21 mai, a entraîné de véritables "goulots d'étranglement", a dénoncé un député du département, Jean-Christophe Lagarde.
"Je comprends qu'on veuille éviter que des gens rentrent avec des armes, mais personne n'est rentré lors des attentats de Saint-Denis avec des armes ou des bombes. En mettant des goulots d'étranglement, on va avoir des milliers de personnes agglutinées, et si vous avez une bombe humaine sur ces quatre portes d'entrée, vous vous rendez compte de la panique ?", s'est inquiété le député centriste.
Autre question brûlante, celle de la sécurité des "fans-zones", qui accueilleront 7 millions de visiteurs dans les dix villes hôtes pendant l'Euro. Celle de Paris, dans le parc du Champs de Mars en plein cœur de la capitale, pourra recevoir jusqu'à 92.000 personnes.
"Sauf événement, sauf menace particulière, (elles) sont maintenues", a affirmé le Premier ministre Manuel Valls. "Nous avons besoin de vivre, sinon c'est la peur, et la peur c'est le repli sur soi, c'est une victoire des terroristes".
AFP/VNA/CVN