Le centre de gestion des situations de crise (CRES) a imposé un couvre-feu à Bangkok, certaines villes proches et quelques provinces du Nord et du Nord-est où l'état d'urgence était déjà en vigueur.
Le couvre-feu vise à faciliter le travail de l'armée et à assurer la sécurité des biens et des personnes, a-t-on appris du communiqué signé par le Premier ministre Abhisit Vejjajiva.
Le couvre-feu a été imposé alors que Bangkok et d'autres provinces connaissent des scènes de violences et d'émeutes depuis que des dirigeants des "chemises rouges" ont annoncé la fin de leur rassemblement qui dure depuis plus de 2 mois à Bangkok et qu'ils se sont rendus à la police.
L'armée thaïlandaise a commencé hier matin son opération afin de disperser les manifestants antigouvernementaux baptisés "chemises rouges", et a repris le parc Lumpini, dans le centre-ville de Bangkok, a déclaré le porte-parole par intérim du gouvernement thaïlandais, Panithan Wattanayakorn.
Les véhicules blindés militaires ont détruit le bunker des "chemises rouges" avant d'entrer dans la zone occupée par ces dernières. L'armée a ensuite annoncé la fin de l'opération dans l'après-midi.
Certains chefs de file du mouvement antigouvernemental "chemises rouges" se sont rendus aux autorités hier après-midi après avoir annoncé la fin de la manifestation.
Des manifestants "chemises rouges" n'ont pourtant pas obéi à leurs dirigeants. Ils ont attaqué dans l'après-midi les locaux de certains médias à Bangkok.
Une vingtaine de bâtiments étaient en feu, dont la Bourse de Bangkok, des banques et des centres commerciaux, ont indiqué les pompiers amenant le gouvernement a lancé un ultimatum aux pillards et émeutiers.
"Le gouvernement appelle quiconque menant des attaques à cesser ces actions car leurs leaders se sont déjà rendus et ont convenu d'entamer la réconciliation nationale", a déclaré un porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn.
Les manifestants ont incendié une chaîne de télévision, Channel 3, à l'intérieur de laquelle une centaine de personnes étaient prises au piège, selon les pompiers et un journaliste de la chaîne.
M. Panitan a également indiqué que le gouvernement avait ordonné à toutes les chaînes de télévision de diffuser des programmes spéciaux.
Six personnes ont été tuées et 58 blessées hier à l'issue de l'opération de l'armée thaïlandaise, ont annoncé les services de secours.
Parmi les six morts figure un photo-journaliste italien de 48 ans touché mortellement à l'abdomen. Rapidement pris en charge par ses collègues, il est décédé à son arrivée à l'hôpital. Au moins 2 autres reporters - un Néerlandais et un Canadien - ont été blessés.
XINHUA-AFP/VNA/CVN