M. Haqqani a été accusé d'avoir envoyé aux Américains en mai dernier, peu après leur raid qui a tué Oussama Ben Laden dans le Nord du Pakistan, un mémorandum leur demandant d'aider le gouvernement civil pakistanais face à l'armée au cas où celle-ci voudrait prendre le pouvoir pour limiter les retombées, très dommageables pour elle, de l'opération américaine fatale au chef d'Al-Qaïda.
Cette affaire a fait scandale au Pakistan, un pays très soucieux de sa souveraineté et dont l'opinion publique est volontiers anti-américaine.
"Le Premier ministre (Yousuf Raza Gilani) a demandé à l'ambassadeur du Pakistan aux États-Unis, Hussain Haqqani, de remettre sa démission", a déclaré le porte-parole de M. Gilani dans ce communiqué diffusé le 22 novembre. Il a ajouté "qu'une enquête détaillée" avait été ordonnée par le gouvernement sur cette affaire.
Hussain Haqqani, un proche conseiller du chef de l'État pakistanais, a joué un rôle de premier plan en contribuant à permettre au gouvernement pakistanais de faire face aux turbulences dans les relations avec les États-Unis, mises à mal par l'opération américaine dans laquelle Ben Laden a été tué le 2 mai.
À Washington, la Maison Blanche a estimé le 22 novembre que cette démission constituait une "affaire interne" au Pakistan.
M. Haqqani a été "un partenaire très proche des États-Unis, bien sûr, et nous sommes reconnaissants du travail que nous avons effectué ensemble. Mais en même temps, nous sommes certains que nous serons en mesure de travailler avec le nouvel ambassadeur pakistanais, qui qu'il soit", a déclaré aux journalistes le conseiller adjoint de sécurité nationale du président Barack Obama, Ben Rhodes.
De son côté, le président de la commission des Affaires étrangères au Sénat, John Kerry, a affirmé être "désolé d'apprendre" la démission de M. Haqqani.
"Il était un solide défenseur de son pays et des Pakistanais. Je respecte la décision du gouvernement pakistanais, mais la sagesse et les vues de l'ambassadeur Haqqani vont nous manquer à Washington, au moment où nous gérons les hauts et les bas de nos relations", selon M. Kerry, qui a souvent joué un rôle d'intermédiaire entre l'administration Obama et le pouvoir d'Islamabad.
AFP/VNA/CVN