La transition politique dégénère en Égypte

Le gouvernement égyptien a annoncé sa démission au 3e jour d'affrontements meurtriers opposant forces de l'ordre et manifestants réclamant la fin du pouvoir militaire en Égypte qui fait face à sa plus grave crise depuis la chute de Hosni Moubarak.

Le gouvernement a présenté sa démission au Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis le départ du président Moubarak en février "au vu des circonstances difficiles que traverse actuellement le pays", a annoncé son porte-parole Mohamed Hijazi, cité par l'agence officielle Mena.

Peu après l'annonce, la télévision publique a affirmé que l'armée avait refusé cette démission, citant une source militaire. Mais le ministre de l'Information, Osama Haikel, cité par la Mena, a déclaré ensuite que l'armée ne s'était pas encore prononcée.

Sur la place Tahrir, les dizaines de milliers de manifestants scandaient toujours "Le peuple veut la chute du maréchal" Hussein Tantaoui, à la tête du conseil militaire et dirigeant de facto de l'Égypte. "C'est bien. Maintenant c'est le CSFA qui doit démissionner et répondre de ses actes devant nous", a réagi Tarek Sabri, un enseignant de 35 ans.

Cette démission intervient à une semaine des premières élections législatives depuis le départ de M. Moubarak, chassé du pouvoir par une révolte populaire le 11 février, alors que les heurts font craindre que le scrutin, prévu sur plusieurs mois, soit émaillé de violences. Selon le ministère de la Santé, 26 personnes -23 au Caire, une à Alexandrie (Nord)- ont été tuées et 1.900 blessées depuis le 19 novembre, notamment sur la place Tahrir au Caire, épicentre du soulèvement populaire du début de l'année.

Le CSFA a appelé le 21 novembre au soir les forces politiques à une réunion d'urgence "pour examiner les causes qui ont aggravé la crise actuelle et les moyens d'en sortir le plus rapidement possible". Après trois jours d'affrontements meurtriers, le CSFA a en outre annoncé avoir chargé le ministère de la Justice de mettre en place un comité chargé de faire la lumière sur les violences.

La colère gronde de plus en plus contre le conseil militaire accusé de vouloir se maintenir au pouvoir, de ne pas tenir ses promesses de réformes et de poursuivre la politique de répression de l'ère Moubarak.

Dans la nuit du 21 au 22 novembre, de violents affrontements se poursuivaient dans des rues adjacentes à Tahrir menant au ministère de l'Intérieur, cible privilégiée des manifestants et sous forte garde des forces anti-émeutes.

Ailleurs dans le pays, police et manifestants s'opposaient à Alexandrie et Qena (Centre), Ismaïliya et Suez, sur la mer Rouge, et el-Arich dans le Sinaï.

Dans le même temps, la Ligue arabe, qui s'exprimait pour la première fois sur ces événements, a appelé au calme, exhortant les acteurs politiques à travailler au changement démocratique". La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU, ont appelé au "respect des droits de l'homme".

Paris, Londres, Rome et Berlin ont fait part de leur préoccupation, tandis que les États-Unis, "profondément inquiets", ont appelé "à la retenue".

AFP/VNA/CVN

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