À l'issue d'une réunion des ténors de la majorité dans l'hôtel particulier de Silvio Berlusconi à Rome, le gouvernement a annoncé l'augmentation de la TVA d'un point à 21% et la réintroduction d'une taxe sur les riches mais en version plus "light" que celle abandonnée la semaine dernière sous la pression du Cavaliere, troisième fortune d'Italie. Elle ne sera en effet que de 3% et concernera la partie des revenus dépassant 500.000 euros par an alors que la première mouture prévoyait une taxe de 5% sur les revenus compris entre 90.000 et 150.000 euros et de 10% sur les revenus excédant 150.000 euros.
Selon des chiffres cités par le ministre des Finances, Giulio Tremonti, 3.641 personnes déclarent un revenu supérieur à 500.000 euros dans le pays.
L'âge de départ à la retraite des femmes dans le secteur privé, actuellement fixé à 60 ans, sera en outre aligné sur celui des hommes, qui est de 65 ans, à partir de 2014 et non de 2016.
Suivant l'exemple de l'Espagne, le gouvernement a aussi annoncé l'adoption aujourd'hui en conseil des ministres du projet d'inscription de la "règle d'or" de l'équilibre budgétaire dans la Constitution, une procédure qui devrait toutefois être assez longue.
Afin d'accélérer l'adoption de ce plan de rigueur, dont l'examen a commencé le 6 septembre au Sénat, le gouvernement a décidé de poser la question de confiance.
Les sénateurs l'a adopté donc dès le 7 septembre au lieu de samedi, avant de passer le relais aux députés.
Avec ces annonces, qui suivent l'appel du président Giorgio Napolitano à renforcer "l'efficacité et la crédibilité" des mesures de rigueur, Rome compte apaiser les marchés. Mais ces derniers semblaient indifférents et la Bourse de Milan a terminé le 6 septembre la séance sur une forte baisse de 1,98% après un plongeon de 4,83% le 5 septembre.
Sur le front social, des milliers d'Italiens ont manifesté à travers le pays à l'appel du principal syndicat, la CGIL, pour dénoncer l'austérité dans le cadre d'une grève de huit heures qui a entraîné des perturbations dans les transports et la fermeture de sites touristiques comme le Colisée à Rome.
Après la panique du mois d'août, la crise de la dette donne de nouvelles sueurs froides aux marchés qui doutent aussi de l'efficacité du second plan d'aide à la Grèce.
Même l'Espagne, autre pays fragile de la zone euro, s'est déclarée "très inquiète", par la voix du porte-parole du gouvernement José Blanco, et a accusé la Grèce et l'Italie de ne pas remplir leurs objectifs.
En France, les députés commençaient de leur côté à débattre des premières mesures du plan de rigueur gouvernemental.
AFP/VNA/CVN