Le général américain Stanley McChrystal se fait fort de briser l'élan des talibans en Afghanistan

Le général américain Stanley McChrystal, architecte de la stratégie de renforts en Afghanistan, s'est fait fort le 8 décembre de briser l'élan des talibans dans un délai d'un an grâce aux dizaines de milliers de soldats supplémentaires promis par Washington et ses alliés.

Les 30.000 hommes annoncés par le président Barack Obama doivent permettre "l'an prochain à la même époque (...) de renverser la tendance de la rébellion et de couper l'accès des talibans à la population dont ils dépendent pour leur survie", a promis le commandant des forces internationales en Afghanistan lors d'une audition au Congrès.

"Cette mission n'est pas seulement importante : elle est aussi à même de réussir", a-t-il déclaré à la Commission de la défense de la Chambre des représentants.

Le général McChrystal, désigné en mai à la tête des forces américaines et alliées, a soumis cet été à l'administration une évaluation de la situation sur place et une demande de renforts qui ont servi de base à la stratégie annoncée la semaine dernière par M. Obama. Devant les parlementaires, il a prédit qu'à l'été 2011, date annoncée par le président Obama pour le début du retrait des forces américaines, "les Afghans constateront que la rébellion ne peut l'emporter, ce qui leur donnera la chance de se placer du côté de leur gouvernement".

Le général a reconnu qu'il n'avait pas suggéré la fixation d'une date pour entamer le retrait des troupes. L'annonce de cette échéance a été critiquée par les républicains qui estiment que les talibans pourraient se contenter d'attendre le départ de la coalition pour reprendre l'offensive.

Le commandant des troupes alliées a concédé que les talibans pourraient utiliser cette date à des fins de propagande mais a assuré qu'elle ne posait pas de problème "du point de vue militaire". Les renforts vont montrer aux Afghans que "nous voulons et pouvons les protéger", a-t-il dit.

Les talibans sont impopulaires auprès de la population et les troupes alliées ne sont pas perçues comme une armée d'occupation : les talibans "ne sont pas une armée de libération nationale. Leur succès repose sur la peur", a-t-il assuré.

Le général a averti les parlementaires que la réussite en Afghanistan "se traduira par des coûts importants".

Le Congrès ne peut s'opposer à l'envoi des renforts mais tient les cordons de la bourse. Des parlementaires ont suggéré la création d'un "impôt Afghanistan" pour financer les renforts, d'autres préférant la piste d'un emprunt de guerre.

À Kaboul, le président Hamid Karzaï a appelé le 8 décembre les États-Unis à continuer à aider l'Afghanistan, qui n'aura pas selon lui les moyens financiers d'entretenir son armée avant encore 15 à 20 ans.

L'intervention du général McChrystal a été suivie de celle de Karl Eikenberry, ambassadeur des États-Unis à Kaboul, à qui la presse américaine a attribué de fortes réticences ces derniers mois quant à la stratégie de renforts prônée par le chef de la coalition.

Les 2 hommes ont minimisé ces divergences. L'ambassadeur a assuré qu'il soutenait désormais "sans équivoque" la décision prise.

Selon un sondage publié le 8 décembre, les Américains sont favorables à 58% à l'envoi de renforts et à 60% au début de retrait en 2011.

Selon cette enquête de l'Université Quinnipiac, 57% des sondés approuvent désormais la guerre en Afghanistan, soit une hausse de 9 points par rapport à un sondage précédent effectué à la mi-novembre.

AFP/VNA/CVN

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