«Ông Tây nuoc sach» (M.L’Occidental de l’eau potable), c’est le surnom que les habitants de l’ethnie Xê Dang dans la province de Gia Lai (dans les hauts plateaux du Centre) ont collé à Alain Dussarps en référence au travail qu’il abat depuis de longues années. Un surnom qu’il est visiblement fier de porter, après avoir réalisé le projet de construction de la réserve d’eau potable propre pour les habitants de l’ethnie Xê Dang dans la province de Gia Lai.
Alain Dussarps (2e à gauche) reçoit le prix «Volontariat du Vietnam» en 2012. |
Tel un symbole d’attachement, il ne passe plus inaperçu auprès de ces habitants à chaque fois qu’il revient pour évaluer l’impact de ses projets philanthropiques. Récemment à Gia Lai, les habitants ont vite reconnu l’homme généreux aux cheveux blancs et visage plein.
M. L’Occidental de l’eau potable est le président de l’Association française pour la coopération technique et culturelle (ACOTEC). Cette dernière a réalisé plus de 300 projets de moyenne et haute portée dans une cinquantaine de villes et provinces. Ces projets, d’un coût d’investissement d’environ 10.000 euros chacun, nécessitent du temps et de l’énergie pour les études de faisabilité, l’objectif ultime étant d’aider les populations démunies des régions rurales à améliorer leur production agropastorale afin de faire face à la précarité.
Récemment, il a initié un projet d’octroi de bétail aux habitants de la province montagneuse de Cao Bang (Nord). Un an après sa mise en œuvre, une dizaine de familles d’éleveurs supplémentaires a pu bénéficier du projet.
L’altruisme comme maître - mot
C’est en 1986 qu’il arrive pour la première fois au Vietnam, travaillant à l’époque chez EDF-GDF où il assiste à l’implantation du système électrique de l’Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville.
Des dizaines de familles d’éleveurs dans la province de Cao Bang ont bénéficié du projet d’octroi du bétail, lancé récemment par l’ACOTEC. |
Le Vietnam représentait déjà pour lui une destination rêvée alors qu’il était encore universitaire. La nouvelle de la défaite de la France lors de la bataille de Diên Biên Phu en 1954 a suscité en lui du respect pour les Vietnamiens et lui a donné l’envie d’y aller un jour, se souvient-il. Un vœu qui se concrétise plus de 30 ans après.
Entamant tout juste sa retraite, il décide de consacrer tout son temps et ses économies au profit des projets d’aide aux Vietnamiens démunis. Chaque séjour dans ce pays est pour lui une occasion de collectionner des images sur le quotidien des populations ; des images dont il se sert par la suite pour des collectes de fonds en France en faveur des projets philanthropiques. Il s’est également intéressé aux tenues vestimentaires traditionnelles des ethnies minoritaires. Il tient une collection de costumes de 33 ethnies.
Symbole de l’attachement et de l’amour qu’il porte désormais pour le Vietnam, il n’hésite pas à jouer le rôle d’ambassadeur auprès de tous ceux qui gardent encore des «idées fausses» sur le pays.
Quand il les rencontre, il n’hésite pas à partager ses regards, et expériences vécues. Il veut qu’ils aient une vue plus objective sur ce pays qu’il aime tant.
Le volontariat, symbole de l’amour pour le Vietnam
Un sentiment qui trouve sa principale source dans le volontariat. Les activités de volontariat au Vietnam le comblent car il peut consacrer son temps, son énergie à aider les personnes défavorisées. En France, lors de moments difficiles, il pense aux Vietnamiens qui souffrent pour relativiser ses problèmes, confie-t-il. Des profonds aveux pour celui qui aimerait poursuivre ses projets tant qu’il en aura la force.
Suite à ses contributions au mouvement de volontariat, ce Français est devenu le premier étranger à se voir décerner le prix «Volontariat national du Vietnam» en 2012.
Institué en 2011 par le Comité centrale des l’Union des jeunes communistes Hô Chi Minh du Vietnam et le Programme de volontariat de l’ONU, ce prix récompense chaque année des Vietnamiens et étrangers, particuliers ou collectifs, qui s’illustrent par des actions pour ce mouvement au Vietnam.
Phan Hâu/CVN