Guérisseur de brûlures avec des feuilles de bananier

Nguyên Van Toan, domicilié dans la province de Nghê An, est réputé dans toute la région pour sa méthode traditionnelle de traitement des brûlures. Il a soigné des centaines de patients, pauvres pour la plupart.

Nguyên Van Toan vit dans la commune de Nghi Kim de la ville de Vinh, province de Nghê An (Centre). Outre les travaux champêtres, cet agriculteur arrondit ses fins de mois comme xe ôm (conducteur de moto-taxi) et ouvrier pour de menus travaux. La guérison des brûlures ne lui rapporte pas beaucoup car, comme il l’a dit, «c’est un métier de bienfaisance».

Nguyên Van Toan présente sa méthode de traitement des brûlures par les feuilles de bananiers. 

Toan est connu de très loin à la ronde pour son remède végétal de traitement des brûlures, légué par son grand-père maternel. Dès l’âge de 12 ans, il a été aux côtés de son grand-père lors des séances de guérison. À l’âge de 22 ans, il a pu guérir lui-même ses premiers patients.

Une méthode simple mais efficace

Le remède est simple, à base de feuilles, notamment de bananier. Le traitement principal consiste à utiliser des feuilles de bananier absolument stérilisées. Toan lave les brûlures avant de placer dessus des feuilles de bananiers coupées verticalement selon les nervures. Ensuite, il dépose dessus un mélange de feuilles d’arbres broyées, avant d’envelopper le tout. Le liquide du mélange va, à travers les fissures des feuilles, imprégner les surfaces endommagées. Toan change la bande pour le brûlé chaque jour jusqu’à la guérison complète.

D’après lui, pour les brûlures légères, il ne faut qu’une dizaine de jours de traitement. Pour les plus graves, quelques mois. «Avec cette méthode, les brûlés ont moins mal durant le changement de bandes car les feuilles de bananiers empêchent le résidu d’adhérer directement à la plaie, ce qui cause une douleur insupportable», explique le médecin traditionnel.

 

Avec sa moto, il est prêt à aller chez les brûlés.

Nguyên Van Toan dit qu’il ne sait pas exactement combien de personnes il a guéries, mais à coup sûr des centaines. Outre les habitants de la région, Toan accueille même des brûlés venus des provinces de Hà Tinh, Quang Binh (Centre), Thanh Hoa et Hung Yên (Nord).

Paroles de patients

Comme par exemple Nguyên Van Ninh. Il y a 19 ans, alors qu’il est en train de griller des calmars à l’alcool à 90 degrés, par inadvertance, il fait tomber un récipient contenant 20 litres d’alcool. Le liquide prend feu immédiatement. Plusieurs membres de sa famille sont touchés. Ninh est le plus gravement atteint, des brûlures au 3e degré sur le dos. Il est transporté à un hôpital de Vinh. Son traitement dure plus de trois mois et coûte cher. Informé de la réputation du médecin Toan qui vit à une dizaine de kilomètres, sa famille emmène Ninh chez lui.

«Quand il est arrivé, la plupart des surfaces endommagées de son corps souffraient de nécrose», se rappelle Toan. Mais après une semaine de traitement, les brûlures donnent des signes positifs. La guérison a été complète après trois mois. «Il s’agit du cas que j’ai suivi le plus longtemps. Car ses brûlures étaient particulièrement graves. Maintenant, Ninh s’est rétabli, sans séquelles», se réjouit le médecin.

Il y a aussi le cas du fils de deux ans de Pham Hông Duân, domicilié dans le district de Hung Nguyên, (province de Nghê An). Lors du Têt traditionnel 2013, le bambin renverse une marmite d’eau chaude et est gravement brûlé, du cou jusqu’au nombril. «J’ai téléphoné immédiatement à Toan. Après une heure de moto, il a débarqué chez moi avec du matériel et quelques jeunes feuilles de bananier. Après 20 jours de traitement, de nouveaux tissus épithéliaux sont apparus sur les surfaces brûlées», se souvient le père.

Concernant les frais de traitement, M. Toan considère qu’ils dépendent de la gravité et de la durée. Mais de toute façon, ils restent très modiques. C’est pourquoi les patients sont majoritairement des pauvres. «La plupart des brûlés qui viennent me chercher sont des personnes qui n’ont pas suffisamment d’argent pour payer de longs traitements à l’hôpital».

                                                                                                                           Linh Thao/CVN

 

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