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Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU visant à imposer des sanctions à la Syrie pour son recours présumé à des armes chimiques, le 28 février à New York. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Neuf membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont voté pour ce projet de résolution mis au point par le Royaume-Uni, la France et les États-Unis. Deux membres permanents disposant d'un droit de véto, la Russie et la Chine, ainsi que la Bolivie, ont voté contre. Le Kazakhstan, l'Égypte et l'Éthiopie se sont abstenus.
Si le projet avait été adopté, il aurait imposé un gel des avoirs et une interdiction de voyage contre des individus et des organisations liés au gouvernement syrien, suite à des allégations d'attaques aux armes chimiques. Ces allégations ont été formulées à l'issue d'une enquête conjointe de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Dans son rapport final, l'enquête conjointe a conclu que le gouvernement syrien était impliqué dans l'usage de substances chimiques toxiques en tant qu'arme de combat à au moins trois reprises, et que l'État islamique avait quant à lui recouru au moins une fois à du gaz moutarde.
L'ambassadeur de Chine à l'ONU, Liu Jieyi, a déclaré au Conseil de sécurité après le vote que l'enquête sur l'usage d'armes chimiques était encore en cours, et qu'il était "trop tôt pour parvenir à des conclusions définitives".
Il a souligné que le Conseil de sécurité devait encourager la Commission d'enquête conjointe à travailler de manière professionnelle, et à établir des conclusions basées sur des preuves exactes, solides et détaillées.
"Nous sommes opposés à l'emploi d'armes chimiques par tout État, organisation ou individu, dans n'importe quelle circonstance", a-t-il ajouté.
Ce vote survient alors que des négociations intra-syriennes sont en cours à Genève.
L'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, Vladimir Safronkov, a quant à lui déclaré que le projet de résolution avait été soumis sur la base des seules positions de certains États occidentaux, sans tenir compte des efforts actuellement déployés à Genève pour régler la crise syrienne.
"Nous considérons ce projet de résolution comme une tentative de perturber les efforts politiques et diplomatiques actuels", a-t-il affirmé.
Le projet de résolution aurait également interdit la livraison d'hélicoptères au gouvernement syrien, et M. Safronkov a déclaré que cette mesure reviendrait à affaiblir les efforts de lutte contre le terrorisme et d'aide humanitaire en Syrie.
Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis à l'ONU, a pour sa part déclaré au Conseil que personne ne devrait hésiter à sanctionner les attaques aux armes chimiques.
Les États-Unis ont de fait déjà identifié toutes les personnes et organisations mentionnées dans le projet de résolution, et se sont engagés à travailler avec l'UE et avec d'autres partenaires pour tenter de mettre en place des sanctions similaires à leur encontre dans les plus brefs délais, selon Nikki Haley.