Le plan d'aménagement général de la capitale Hanoi à l'horizon 2030, avec vision 2050, a été conçu en plus d'un an par le consortium de conseils international PPJ regroupant l'américain Perkins Eastman, les sud-coréens Posco E & C et Jina. Il devrait être soumis en août 2010 au Premier ministre Nguyên Tân Dung pour examen et approbation.
En planchant sur cet aménagement, les experts de PPJ ont toujours suivi de près l'orientation fixée par les autorités municipales, à savoir faire de Hanoi un centre urbain moderne mais conservant sa propre identité. Pour atteindre cet objectif, 3 questions se sont posées, selon le président du Comité populaire municipal de Hanoi, Nguyên Thê Thao.
Primo, préserver et remettre en état les rues du centre-ville qui constituent un centre urbain à la fois ancien et moderne.
Secundo, étudier la structure d'une cité urbaine verte sous tous ses aspects. Ce plan vise à établir une ceinture verte autour de la ville-noyau, en préservant les lacs.
Tertio, résoudre le problème des infrastructures. "Le plus important, c'est de faire en sorte qu'il y ait une cohérence entre l'espace et les infrastructures pour faciliter le transport urbain", indique M. Thao. Et de souligner l'importance des transports en commun, surtout ferroviaires.
Selon le maire de Hanoi, cet aménagement a relevé 22 problèmes qui restent à résoudre pour la capitale, concernant les infrastructures, l'espace, les ressources naturelles et culturelles, l'eau potable et l'eau souterraine.
La circulation, un des plus grands enjeux
Le plan d'aménagement général de la capitale attache de l'importance à la création de cités urbaines satellites reliées par des axes routiers. Par exemple, celui de Láng-Hoà Lac est en cours d'élargissement. D'autres grandes voies de communication sont prévues comme Thang Long (reliant la route Hoàng Quôc Viêt à Ba Vì), la nationale 6 (qui serait élargie), Xuân Mai-Hanoi, les nationales 1A et 1B qui relieraient les agglomérations satellites. "Ce réseau de communication serait très commode. Dans l'avenir, les habitants ne devraient pas trouver de différences entre Hanoi et l'ancienne province de Hà Tây, car les conditions de vie seraient toutes bonnes", s'enthousiasme le vice-ministre de la Construction, Nguyên Ðình Toàn.
D'après lui, cet aménagement aiderait à résoudre plusieurs problèmes urbains récurrents, notamment les embouteillages. Car, "la résolution de ce problème ne dépend pas seulement de l'emplacement du centre administratif, mais aussi de nombreux autres éléments tels que logement, emploi...", analyse-t-il.
En effet, cette question a été clairement prise en compte par les consultants lors de leur conception du projet d'aménagement, en proposant de déplacer écoles et hôpitaux vers les centres urbains satellites.
Hoà Lac - nouveau centre administratif ?
Parmi les 5 cités urbaines satellites conçues, la priorité serait donnée à Hoà Lac. D'une part, l'élargissement de l'axe routier Hoà Lac devrait être achevé en 2010. D'autre part, cette zone abriterait l'Université nationale, large de 1.000 ha. "La voie Láng-Hoà Lac étant commode, la construction du centre urbain Hoà Lac s'avère la plus faisable", estime le vice-ministre Nguyên Ðình Toàn.
Conformément au schéma directeur de la capitale à l'horizon 2030, avec vision 2050, un espace serait réservé à l'aménagement du centre administratif national à Hoà Lac, le long de l'axe routier reliant le lac de l'Ouest à Ba Vì. Ainsi, les sièges des organismes centraux seraient-ils déplacés vers My Ðình. "Dans l'immédiat, nous n'avons pas suffisamment de conditions économiques pour construire un nouveau centre administratif national, mais selon le plan d'aménagement, nous devrions réserver des terrains au pied du mont Ba Vì pour sa construction", informe M. Toàn. Et d'ajouter que d'ici là, il y aurait un programme de déplacement progressif des ministères et services hors du centre-ville.
Réactions mitigées du public
L'Union des associations des sciences et techniques du Vietnam a organisé le 22 avril à Hanoi un colloque afin de donner ses avis sur le "Plan d'aménagement général de la capitale à l'horizon 2030 et vision 2050". Plusieurs participants ont estimé qu'il vaudrait mieux ne pas déplacer le centre administratif à My Ðình et Ba Vì.
Le prof.-Docteur ès sciences Nguyên Mai soutient l'emplacement actuel du centre administratif municipal autour du lac Hoàn Kiêm et du centre administratif national dans les arrondissements de Ba Ðình et Tây Hô. "Cette terre sacrée a été choisie pour capitale par nos ancêtres. C'est là où sont actuellement construits 2 ouvrages monumentaux : le siège et le lieu de travail de l'Assemblée nationale... Par rapport à Ba Vì, le quartier de Ba Ðình permet d'accéder beaucoup plus facilement aux voies de communication et aux routes nationales".
Partageant ce point de vue, le prof.-Docteur Huynh Ðang Hy, de l'Association d'aménagement et de développement urbain du Vietnam, estime que l'emplacement actuel de la majorité des ministères et services est stable. "Si ces établissements se situent loin du centre-ville, échanger des rapports de service avec les ministères deviendra plus difficile, sans compter que le déplacement de la totalité des administrations sera coûteux", analyse-t-il.
Pour sa part, le Docteur Pham Sy Liêm, vice-président de l'Association générale des constructeurs du Vietnam, estime que "le déplacement du centre administratif national vers Ba Vì l'écartera des habitants".
Hông Nga/CVN