Le Brésil va acquérir 36 avions de combat français

Le Brésil a annoncé le 7 septembre, à l'occasion d'une visite du président français Nicolas Sarkozy, sa décision de principe d'acquérir 36 avions de combat français Rafale.

Les 2 pays espèrent conclure dans un délai d'environ 6 mois les négociations commerciales entre le Brésil et le groupement d'intérêt économique constitué autour du groupe français Dassault sur ce contrat de près de 5 milliards d'euros, a indiqué la présidence française.

"On peut raisonnablement penser que les négociations contractuelles devraient s'achever dans le courant de l'année prochaine", a estimé à Paris un porte-parole du groupe Dassault.

Selon un communiqué commun des 2 pays, la France va acheter de son côté une dizaine d'exemplaires du futur avion de transport militaire brésilien KC-390. Selon l'Élysée, ce contrat est de 500 millions d'euros.

Ce succès, indécis jusqu'à la dernière minute, va permettre au président Sarkozy de regagner Paris la hotte pleine, après une visite d'État éclair chez son "ami" Luiz Inacio Lula da Silva.

Le Rafale était engagé dans une compétition acharnée avec le Gripen du suédois Saab et le F/A-18 Hornet de l'américain Boeing pour remporter l'appel d'offres lancé par le Brésil, dont le vainqueur ne devait être annoncé qu'en octobre.

Les délégations brésilienne et française ont travaillé jusque tard dans la nuit pour mettre au point une déclaration commune dans laquelle le président Lula a fait part de sa décision en mettant en avant "l'étendue des transferts de technologie" proposés par la France.

Le Brésil pourra ainsi assembler les Rafale et les vendre dans les autres pays d'Amérique latine, a expliqué le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim.

L'Élysée a précisé que les 6 premiers appareils, dont le premier exemplaire sera livré en 2013, seraient fabriqués entièrement en France et que graduellement la technologie serait transférée pour permettre aux Brésiliens d'assembler les autres avions. Mais à terme, la France vise encore un marché beaucoup plus vaste : la fourniture d'au moins 120 Rafale pour équiper les 3 armes brésiliennes.

Selon l'Élysée, la vente de 36 Rafale pourrait permettre de créer en France 6.000 emplois pendant 4 ans.

Au cours d'une conférence de presse commune un peu plus tard, le président Lula a affirmé : "Pour nous ce qui est important, c'est d'avoir accès à la technologie pour produire cet avion au Brésil. C'est ce que nous négocions maintenant". En réponse à une question, il n'a pas toutefois explicitement rejeté les offres des concurrents suédois et américain du Rafale.

Les 2 pays ont également formalisé le 7 septembre des contrats conclus en décembre dernier sur la fourniture de 4 sous-marins d'attaque Scorpène, de 50 hélicoptères de transport militaire et la fabrication d'une coque de sous-marin nucléaire d'un montant total de 7 milliards d'euros, selon l'Élysée.

Nicolas Sarkozy a également plaidé auprès de Lula en faveur des entreprises françaises qui visent le marché de la construction d'une ligne de train à grande vitesse entre Rio de Janeiro et Sao Paulo, les 2 grandes métropoles du pays. Ce contrat est estimé par Paris à 17 milliards de dollars. Il a par ailleurs annoncé, sans en donner le détail, que la France et le géant sud-américain auraient "une position commune" à la conférence sur le climat de Copenhague, en décembre, qui doit fixer de nouveaux objectifs ambitieux de lutte contre le réchauffement de la planète.

Le président français devait regagner Paris en fin de journée, après une visite du chantier du tramway construit par le groupe français Alstom.

AFP/VNA/CVN

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