Sécurité : les Afghans poussés à prendre la responsabilité

Berlin, Londres et Paris se sont entendus le 6 septembre pour pousser les Afghans à reprendre rapidement la responsabilité de leur pays, l'intervention internationale en Afghanistan étant de plus en plus impopulaire.

La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont indiqué à Berlin qu'avec le président français Nicolas Sarkozy, ils avaient pris l'initiative de convoquer une conférence internationale avant la fin de l'année pour encadrer les progrès du prochain gouvernement afghan. "Nous croyons qu'a-près l'élection présidentielle, l'heure est venue", a expliqué Mme Merkel. "Il s'agit d'accélérer le rythme". "Les partenaires internationaux doivent savoir quelles tâches les attendent et le gouvernement afghan quelles responsabilités supplémentaires il doit assumer... afin que le participation internationale puisse être réduite", selon elle.

Cette initiative a déjà reçu "l'accord informel" des États-Unis et le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, en a été tenu au courant, a ajouté la chancelière.

En Europe comme aux États-Unis, l'intervention internationale en Afghanistan est de plus en plus impopulaire après 8 ans d'opérations meurtrières pour soutenir un gouvernement accusé de corruption. L'élection présidentielle du 20 août, entachée de nombreuses irrégularités n'a rien fait pour arranger les choses.

L'Allemagne, troisième contributeur de troupes derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne, se retrouve en position d'accusée après une frappe aérienne demandée par l'un de ses officiers qui aurait fait de nombreuses victimes civiles vendredi.

Le gouvernement allemand aura de plus en plus de mal à défendre une intervention armée rejetée par une majorité de la population. Certains hommes politiques ont déjà demandé une échéance concernant l'engagement en Afghanistan.

M. Brown a dû lui-même monter au créneau cette semaine pour défendre la participation britannique à la guerre, critiquée par un de ses conseillers, démissionnaire. En France, 64% de la population est très nettement opposée à la participation française aux opérations en Afghanistan, selon un sondage publié le 19 août.

Ni Washington ni les capitales européennes ne parlent de fixer un terme à leur intervention mais il est clair que les 3 grands pays euro-péens veulent pouvoir passer les rênes aux Afghans au plus tôt. "Ce qui est important (...), c'est d'exercer des pressions pour trouver une façon de faire comprendre aux Afghans qu'ils doivent prendre pas à pas la responsabilité" du pays, a déclaré la chancelière allemande.

Les travaux de la conférence porteront sur la sécurité, avec l'aide du prochain rapport du commandant de l'OTAN en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, la gouvernance et le développement, a ajouté M. Brown. Il a précisé qu'elle réunirait le prochain gouvernement afghan formé après l'élection présidentielle, les Nations unies, l'OTAN et les pays contributeurs. "Il faut fixer un rythme plus facilement vérifiable, il faut fixer des objectifs et si après un certain temps -disons une année- ils n'ont pas été atteints, il faut passer aux choses sérieuses, demander pourquoi ça n'a pas été fait et comment y arriver", a poursuivi Mme Merkel.

AFP/VNA/CVN

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