Le président français Nicolas Sarkozy en visite au Brésil

Le président français Nicolas Sarkozy a plaidé, dès son arrivée le 6 septembre à Brasilia, la cause de l'avion de chasse français Rafale auprès de son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

Invité d'honneur le 7 septembre des festivités de la fête nationale brésilienne, M. Sarkozy était arrivé peu avant 19h30 locales (22h30 GMT), sans son épouse Carla, dans la capitale fédérale, Brasilia, où il a été accueilli par son homologue Luiz Inacio Lula da Silva, qui l'a immédiatement conduit à sa résidence pour un dîner privé.

Présenté du côté français comme le "temps le plus important en substance" du séjour, ce premier rendez-vous permettait aux 2 hommes de passer en revue l'essentiel de leur ordre du jour, notamment l'appel d'offres lancé par le Brésil pour la fourniture de 36 avions de chasse.

À quelques semaines du verdict attendu d'une compétition achar-née qui porte sur un contrat d'environ 4 milliards d'euros, le Rafale de Dassault fait figure de favori devant le Gripen du suédois Saab et le F/A-18 Hornet de l'américain Boeing.

Pour séduire le géant sud-américain, qui souhaite développer sa propre industrie de défense, la France a consenti dans son offre des transferts de technologies jugés "sans précédent" et compte désormais sur les liens privilégiés noués entre les 2 chefs d'État pour emporter la mise.

Le président Lula s'est montré sensible à ces arguments en laissant paraître sa préférence pour l'avion tricolore. "La France s'est montrée le pays le plus flexible pour le transfert de technologie", a-t-il confié mercredi, "évidemment, c'est un avantage comparatif exceptionnel".

Malgré ce coup de pouce, l'entourage du chef de l'État, échaudé par les précédents échecs du chasseur français à l'export, reste d'une prudence extrême et s'est refusé à anticiper une éventuelle annonce pendant sa visite.

"Nous envisageons l'avenir de l'appel d'offre brésilien avec sérénité", a pour sa part déclaré un porte-parole de Dassault.

À défaut de Rafale, M. Sarkozy formalisera les contrats conclus en décembre, lors de son précédent séjour brésilien, pour la fourniture de 4 sous-marins d'attaque Scorpène, de 50 hélicoptères de transport militaire et la fabrication d'une coque de sous-marin nucléaire.

D'un montant estimé à 8,5 milliards d'euros, ces commandes constituent le "plus gros contrat militaire" jamais signé par le Brésil, a titré dimanche le quotidien Folha de Sao Paul, pronostiquant que les Rafale devraient "probablement" s'y ajouter.

Nicolas Sarkozy compte également pousser les entreprises françaises qui se battent pour décrocher des contrats sur le marché brésilien, comme celui de la ligne TGV entre Rio de Janeiro et Sao Paulo. Il sera d'ailleurs accompagné à Brasilia d'une escorte de patrons de grandes entreprises (EADS, Safran, Alstom, GDF Suez, Dassault), qui lanceront la semaine prochaine avec les Brésiliens un "groupe de haut niveau" chargé, selon l'Élysée, de "préparer la prochaine étape du partenariat".

Le 7 septembre matin, il devait assister à la traditionnelle parade de la fête nationale avant un nouvel entretien avec Lula et une conférence de presse. Après une visite du chantier du tramway de Brasilia, confié à Alstom, puis une brève rencontre avec la communauté française, il remettra le cap sur Paris.

AFP/VNA/CVN

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