M. Netanyahu a fait savoir vendredi qu'il entendait donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant un gel réclamé par Washington, une initiative critiquée par les Palestiniens ainsi que par la Maison Blanche et les Européens.
Interrogé sur une éventuelle rencontre tripartite avec le président Barack Obama et M. Netanyahu si ce dernier décidait effectivement d'accélérer la colonisation, M. Abbas a déclaré : "Cela voudrait dire qu'il ne veut rien faire, et il n'y a pas besoin de le rencontrer".
Des responsables israéliens ont récemment évoqué la possibilité d'une rencontre entre le président palestinien et le Premier ministre israélien à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, à la fin septembre.
MM. Abbas et Netanyahu ne se sont jamais rencontrés depuis que ce dernier a pris ses fonctions début avril à la tête d'un gouvernement de droite.
À propos de cette réunion tripartite, M. Abbas a affirmé qu'on "en parle", tout en se demandant sur quelle base aurait lieu une telle rencontre. "Une rencontre pour une rencontre, ce n'est pas possible", a-t-il poursuivi devant la presse, à l'issue d'une réunion avec le président égyptien Hosni Moubarak. "En revanche, une rencontre pour qu'il y ait une vision claire concernant la colonisation et ce qui vient après, au contraire, nous n'avons pas d'opposition à cela", a-t-il ajouté.
Barack Obama exige, avec l'appui des Européens, un gel total de la colonisation pour favoriser une relance des négociations de paix, suspendues depuis fin 2008.
M. Abbas a également réaffirmé que l'arrêt de la colonisation restait une "condition" pour la reprise de négociations de paix avec l'État hébreu. "Ensuite, nous irons vers des négociations sur un règlement final", a-t-il déclaré.
Concernant le dialogue interpalestinien, qui vise sous les auspices de l'Égypte à réconcilier le Fatah de M. Abbas et le mouvement islamiste Hamas, le président palestinien a affirmé que le Caire passait en revue les positions de chacune des parties.
L'Égypte va présenter aux parties des propositions "d'ici une semaine", puis, à la lumière des réactions, "une nouvelle date sera fixée pour un nouveau et dernier round", a-t-il dit.
L'Égypte avait fixé la date du 7 juillet pour la signature d'un accord de réconciliation au Caire, avant de la reporter à 2 reprises, au 25 juillet puis au 25 août. De profondes divergences subsistent, notamment sur la question des prisonniers du Hamas détenus par le Fatah en Cisjordanie.
AFP/VNA/CVN