Le directeur général de l'AIEA rejette les accusations de dissimulation de preuves dans le dossier nucléaire iranien

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, s'est vivement défendu le 7 septembre contre les récentes accusations de dissimulation de preuves dans le dossier nucléaire iranien controversé, à l'ouverture de la session de septembre du conseil des gouverneurs.

"Je suis consterné par les accusations de certains États membres, qui ont été livrées aux médias, que des informations n'ont pas été communiquées au conseil des gouverneurs", a déclaré M. ElBaradei devant les 35 membres de ce conseil réunis à Vienne.

Par ailleurs, M. ElBaradei a regretté le "blocage" de l'enquête de son agence après 6 années de travaux intensifs.

"L'Iran n'a pas suspendu ses activités liées à l'enrichissement (de l'uranium) ni ses travaux sur des projets liés à des centrales à eau lourde comme cela a été réclamé par le Conseil de sécurité (de l'ONU)", a insisté M. ElBaradei.

"De même l'Iran n'a pas coopéré avec l'Agence sur les questions encore en suspend qui ont été détaillées pleinement et complètement dans les rapports de l'AIEA et qui doivent être éclaircies afin de pouvoir exclure une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien", a encore indiqué le directeur général.

Parallèlement, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad déclarait le 7 septembre matin que la question nucléaire était "close" à ses yeux, et que l'Iran n'était pas prêt à discuter de ses droits "indéniables" en matière nucléaire tout en n'écartant pas un dialogue "juste" avec le groupe des grandes puissances 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne).

"De notre point de vue, la question nucléaire est close (...) Nous ne négocierons pas de nos droits indéniables en matière nucléaire", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. "Nous avons dit 2 choses : (il faut) créer des opportunités pour utiliser à des fins pacifiques l'énergie nucléaire et (deuxièmement) prévenir le développement des armes nucléaires de destruction massive", a-t-il poursuivi.

M. Ahmadinejad a répété que son pays allait continuer sa coopération avec l'AIEA. "Tous les pays qui possèdent un programme d'enrichissement d'uranium coopèrent avec l'AIEA, nous coopérons aussi dans le respect des règles", a-t-il dit.

Il a ajouté que le "paquet de propositions" de l'Iran, qui devait être remis incessamment aux membres du groupe 5+1, était une réponse à leur offre pour une reprise des négociations. "Nous avons proposé un dialogue dans un cadre logique et juste avec tous les pays (...) qui peuvent permettre de changer les choses", a-t-il affirmé.

Interrogé pour savoir si l'Iran acceptait de parler de son programme d'enrichissement d'uranium, M. Ahmadinejad a déclaré que l'Iran ne "permettra à personne de s'ingérer dans la question nucléaire".

Téhéran est soupçonné de vouloir fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce qu'il dément avec force.

Le Conseil de sécurité a adopté 5 résolutions, dont 3 assorties de sanctions, exigeant la suspension du programme d'enrichissement d'uranium par Téhéran.

AFP/VNA/CVN

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