L'avenir du français est en Afrique

Quelque 220 millions de personnes dans le monde sont francophones, un chiffre qui progresse grâce à l'Afrique mais qui cache une désaffection pour la langue française en Europe, selon un rapport de l’OIF.

Le nombre de francophones était jusqu'alors estimé à 200 millions de personnes, selon le précédent rapport de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 2007. La nouvelle estimation est basée sur des recensements et enquêtes dans les pays membres de l'OIF, auxquels ont été ajoutés l'Algérie, Israël, les États-Unis et la région italienne du Val d'Aoste.

Dans une vingtaine de pays africains, seules les personnes sachant à la fois lire et écrire le français ont été comptabilisées, ce qui donne un chiffre a minima, relève Alexandre Wolff, responsable de l'Observatoire de la langue française chargé du rapport qui devait être publié hier.

La progression du nombre de francophones est due à la croissance démographique africaine. L'Afrique, où vivent environ la moitié des francophones, représentera en 2050 près de 85% des 715 millions de francophones, selon l'OIF.

Pour cela, "il faut que le français demeure une langue d'enseignement et que les progrès de la scolarisation continuent à se faire", précise Alexandre Wolff. Le cas Rwanda, qui a opté pour l'anglais comme langue d'enseignement, est un cas isolé sur le continent, juge-t-il.

L'Europe en revanche, où l'enseignement du français décline, ne regroupera plus que 12 des francophones en 2050.

"La tendance mondiale, en tous les cas européenne, c'est la disparition progressive de l'apprentissage de plusieurs langues étrangères", ce qui favorise l'anglais, explique M. Wolff.

Le français, enseigné en général comme deuxième langue étrangère, se retrouve notamment en concurrence avec l'espagnol, dont l'enseignement progresse au Portugal, en Autriche et en Allemagne.

Pour ce rapport, "la désaffection du public tient avant tout au déclin du français en tant que langue internationale offrant des débouchés universitaires et professionnels".

La pratique du français continue aussi de baisser dans les organisations internationales, où prédomine l'anglais. Les ministres de la Francophonie ont adopté en 2006 un vade-mecum sur le français dans les organisations internationales, s'engageant à prendre la parole dans cette langue autant que possible. La mesure reste peu appliquée.

L'OIF compte 56 États membres et 14 pays dits observateurs, soit 70 au total. Son 13e sommet est prévu du 22 au 24 octobre à Montreux en Suisse.

AFP/VNA/CVN

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