En dépit des prévisions négatives de l'OCDE, qui table sur une poursuite de la récession grecque l'an prochain, M. Djisselbloem a discerné vendredi 31 mai "les premiers signaux d'une reprise" en Grèce. "Nous avons les premiers signaux d'un tournant de l'économie, d'une reprise l'année prochaine", a déclaré celui qui est aussi le ministre néerlandais des Finances, au côté de son homologue grec Yannis Stournaras, après des discussions avec le Premier ministre grec Antonis Samaras.
Cet optimisme était déjà affiché par le gouvernement grec, ainsi que par la troïka des créanciers du pays (UE-BCE-FMI) qui, dans son dernier rapport sur le contrôle des comptes grecs, a émis un satisfecit sur le redressement graduel du pays. M. Djisselbloem a toutefois noté qu'il était "crucial" de poursuivre "les réformes structurelles" demandées à la Grèce en échange du soutien financier accordé au pays, telles que privatisations ou réforme du secteur public. Concernant la recapitalisation en cours des quatre principales banques grecques, le patron de la zone euro a dit qu'elle était "cruciale" pour la relance car "nous avons besoin de banques saines".
Le président néerlandais de l'Eurogroupe, Jeroen Djisselbloem (droite) et le ministre grec des Finances, Yiannis Stournaras, à l'issue de la conférence de presse le 31 mai à Athènes |
Déblocage de 1,7 milliard par le FMI
Le FMI a, lui aussi, annoncé vendredi 30 mai le déblocage d'un prêt de 1,7 milliard d'euros dans le cadre du plan de sauvetage du pays du printemps 2012, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde estimant que le pays était "en bonne voie pour achever son ambitieux plan d'ajustement budgétaire".
Les deux précédentes tranches n'avaient été versées par le Fonds en janvier qu'à l'issue de longs mois de tractations avec Athènes et les dirigeants européens sur le niveau de la dette grecque, jugé "intenable". Lors de sa visite à Athènes, le chef de file de l'Eurozone a exclu toute discussion immédiate sur un nouvel allègement de la dette souveraine grecque.
"La dette grecque est sur la voie de la soutenabilité, nous sommes confiants, et nous nous sommes aussi engagés à des mesures supplémentaires si nécessaire" lors du sommet européen du 27 novembre, a-t-il rappelé. "C'est une question à discuter si nécessaire en avril 2014", a-t-il ajouté, mais à la double condition, comme déjà stipulé par les partenaires de la Grèce, que le pays dégage un excédent budgétaire annuel primaire (hors intérêts de la dette) et "mette en œuvre pleinement" le programme de redressement négocié avec ses créanciers UE et FMI. Dans son récent communiqué, Mme Lagarde juge "essentiel" que les Européens respectent cet engagement de "prendre, si nécessaire, de nouvelles mesures d'assistance" pour réduire la dette.
AFP/VNA/CVN