La victoire américaine en Afghanistan est encore loin, malgré le reflux d'Al-Qaïda

Les États-Unis sont face à une guerre "plus dure et plus lente qu'anticipé" en Afghanistan, malgré les coups portés à Al-Qaïda, qui semble affaiblie comme jamais, a estimé le 27 juin le directeur de la CIA, Leon Panetta.

C'est "une rude bataille. Nous faisons des progrès. Mais (la guerre est) plus dure et plus lente qu'anticipé", a reconnu M. Panetta, lors d'une interview rarissime en direct sur la chaîne américaine ABC, quelques jours après la démission du chef des forces alliées sur place, le général Stanley McChrystal, et l'annonce de son remplacement par le général David Petraeus.

M. Panetta, désigné l'an dernier à la tête de la centrale américaine du renseignement par le président Barack Obama, a cependant insisté sur les points remportés dans le combat contre Al-Qaïda, estimant que la nébuleuse islamiste n'avait "probablement" jamais été aussi affaiblie depuis le 11-Septembre et sa fuite d'Afghanistan. M. Panetta a estimé qu'Al-Qaïda comptait désormais "50 à 100" combattants "peut-être moins", la plupart se trouvant dans les zones tribales du Nord-Ouest du Pakistan, près de la frontière afghane, soit "le terrain probablement le plus difficile du monde" pour leurs poursuivants.

M. Panetta s'est néanmoins montré relativement optimiste de finir par débusquer Oussama ben Laden, relevant que les États-Unis et leurs alliés étaient parvenus à éliminer plus de la moitié des membres dirigeants du mouvement. "Nous continuons de les perturber. Nous continuons à avoir un impact sur leur chaîne de commandement et de contrôle. Nous continuons à avoir un impact sur leur capacité de planifier des attaques" aux États-Unis, a affirmé le patron de la CIA. "Il y a quelques semaines nous avons fait tomber leur numéro trois" Mustafa Abou al-Yazid, a-t-il rappelé.

"Si nous maintenons cette pression, je pense que nous finirons par obliger ben Laden et (le numéro deux d'Al-Qaïda Ayman) al-Zawahiri à sortir de leur tanière et par les poursuivre", a espéré M. Panetta.

Il a toutefois reconnu que les services de renseignement américains n'avaient plus d'informations précises sur la localisation de ben Laden depuis sa fuite d'Afghanistan vers le Pakistan au début de la décennie.

Depuis Toronto, où il a participé au sommet du G20, M. Obama a lui aussi estimé lors d'une conférence de presse qu'Al-Qaïda était "clouée au sol et affaiblie, en partie parce qu'elle ne peut plus diriger" l'Afghanistan comme elle le faisait avant le 11-Septembre.

Sur le plan militaire, M. Panetta a estimé que "la question clé est de savoir si les Afghans acceptent d'assumer la responsabilité" de la lutte contre les insurgés une fois que les troupes étrangères auront quitté le pays.

M. Obama a lancé en décembre dernier le déploiement de 30.000 GI's supplémentaires en Afghanistan dans l'espoir de repousser les talibans et de commencer à rapatrier les soldats américains à l'été 2011. M. Panetta a assuré que la stratégie suivie par Washington était la bonne, même si "ce ne sera pas facile". Mais le calendrier prévu paraît de plus en plus douteux du fait de la résistance des combattants islamistes. Selon le journal britannique The Independent on Sunday, la démission du général McChrystal serait consécutive à un briefing lors duquel ce dernier a averti l'OTAN qu'il ne fallait attendre aucun progrès dans les 6 mois à venir, mettant ainsi en doute la possibilité d'entamer le retrait des troupes américaines dès juillet 2011.

AFP/VNA/CVN

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