Dans un entretien donné à l'AFP après deux semaines de contestation du régime, la principale conseillère du président, Boussaïna Chaabane, a révélé que la décision d'abroger la loi d'urgence en vigueur depuis 1963 avait été prise, ajoutant : "je ne sais pas quand elle sera mise en application".
Aussitôt après l'abrogation de cette loi, "toutes les personnes arrêtées en vertu de cette loi seront libérées", a-t-elle précisé.
Cette loi impose des restrictions sur la liberté de réunion et de déplacement, et permet l'arrestation de "suspects ou de personnes menaçant la sécurité". Elle autorise aussi la surveillance des communications et le contrôle préalable des médias.
Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme Rami Abdelrahmane s'est félicité de la décision et estimé qu'environ 2.000 personnes devraient être ainsi libérées, dont tous ceux qui ont été condamnés par la Haute cour de sûreté de l'État ou sont détenus sans mandat d'arrêt dans des locaux des services de sécurité.
Le président Bachar al-Assad confronté à une contestation depuis deux semaines, devrait s'adresser "très bientôt" à la population, a par ailleurs annoncé Mme Chaabane.
Il doit "expliquer la situation et clarifier les réformes qu'il entend mener", a-t-elle précisé, citant notamment une loi sur le pluralisme des partis politiques et une loi plus libérale concernant la presse, qui feront "l'objet d'un débat public".
Sur le terrain, des renforts militaires sont entrés à Lattaquié, a indiqué la presse syrienne, pour déloger des insurgés qui tirent à partir de toits et de voitures contre les forces de sécurité et les passants.
Au total, depuis vendredi, dans cette cité multiconfessionnelle du littoral, 13 militaires et civils ainsi que deux insurgés ont été tués, a indiqué Mme Chaabane. Le journal gouvernemental Techrine a fait état de 150 blessés les 25 et 26 mars.
AFP/VNA/CVN