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Le chef du gouvernement wallon, Paul Magnette (gauche) et le président du Parlement européen, Martin Schulz, lors d'une conférence de presse, le 22 octobre à Bruxelles. |
"On nous remet un document décevant et parallèlement on nous donne un ultimatum. C'est très étonnant. Cela nous pousse à nous poser des questions sur le but poursuivi", a indiqué l'entourage du chef du gouvernement wallon, Paul Magnette.
La Belgique est le seul des 28 pays de l'Union européenne qui se trouve dans l'impossibilité de signer le CETA, un accord concernant plus de 500 millions d'Européens, en raison du blocage de cette région francophone du sud de la Belgique de 3,6 millions d'habitants.
Le président du Conseil européen - qui représente les 28 États de l'UE -, Donald Tusk a donné dimanche 23 octobre à la Belgique jusqu'à lundi soir 24 octobre pour dire si oui ou non elle peut signer le CETA, ultimatum rejeté par la Wallonie qui bloque l'accord.
Sans le feu vert de la Belgique, le sommet et la signature prévus jeudi 27 octobre à Bruxelles, en présence du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, seront annulés.
Le président du Conseil européen Donald Tusk, le 20 octobre à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
M. Magnette considère qu'un tel ultimatum "n'est pas compatible avec le processus démocratique", a déclaré son porte-parole. Il "a toujours refusé de s'installer dans un timing contraignant", a souligné le porte-parole.
Avant "lundi soir"
"Demain après-midi/soir (...) M. Tusk aura une conversation téléphonique" avec Justin Trudeau, "pour décider s'ils maintiennent le sommet", a détaillé une source européenne.
"Concernant la date de jeudi 27 octbre, si la Belgique n'est pas en position de dire si elle peut garantir qu'elle va signer, il est très clair pour M. Tusk que cela ne fait aucun sens d'avoir un sommet, et il n'y aura pas de sommet et pas de date fixée pour un nouveau sommet", a expliqué cette source.
"Cette décision sera prise d'un commun accord entre M. Tusk et M. Trudeau", a-t-elle précisé. Elle "dépendra beaucoup de ce que le Premier ministre belge, Charles Michel, dira à M. Tusk", a souligné cette même source.
Avant de parler à M. Trudeau, M. Tusk aura eu une "conversation téléphonique avec Charles Michel, qui devra lui dire si la Belgique est en position de signer ou pas l'accord jeudi 27 octobre".
Manifestation contre le traité de libre-échange avec le Canada (CETA), le 18 octobre devant le Parlement à Namur. |
"Au niveau belge, des négociations sont en cours. Est prévue pour lundi après-midi une réunion du + comité de concertation + (qui regroupe toutes les entités fédérées de Belgique, les francophones, les néerlandophones et la germanophone, ainsi que le gouvernement fédéral, ndlr) pour faire le point", a indiqué un porte-parole du Premier ministre belge.
De leur côté, les services de la Commission européenne ont transmis dimanche matin 23 octobre un document au socialiste Paul Magnette, et au représentant permanent de la Belgique auprès de l'UE, selon un diplomate européen.
Le texte d'une page et demie contient un projet de déclaration possible du Royaume de Belgique concernant la protection des investissements "qui répond à toutes les réserves dont M. Magnette a fait part", a expliqué le diplomate.
Pendant ces deux jours, les Wallons avaient négocié avec le Canada et la Commission européenne pour tenter d'aplanir les différends sur cet ambitieux accord de libre-échange transatlantique.