>>La Suisse a enfin percé le mystère des trous dans ses fromages
>>Opération séduction de la gastronomie française, 1.300 chefs aux fourneaux dans le monde
Le fromager Bel, propriétaire des marques La Vache qui rit, Kiri ou encore Boursin, a conclu un accord avec le fonds d'investissement LBO France en vue du rachat du groupe MOM pour un montant de 850 millions d'euros. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux groupes avaient engagé fin juillet des négociations en vue de conclure ce rachat qui prévoit que Bel détiendra 65% de MOM, les dirigeants du fabricant de compotes détenant les 35% restants. "Cette opération permettra à Bel de créer un acteur majeur du snacking sain sur le plan mondial. Elle constitue une opportunité unique d'accélérer la croissance de MOM en s'appuyant sur la présence internationale de Bel", a expliqué le groupe fromager dans un communiqué.
Les deux sociétés ont des complémentarités évidentes puisque l'un est plutôt tourné vers le fromage, avec les marques Vache qui rit, Kiri, Mini Babybel, Leerdamer, et Boursin tandis que l'autre est davantage dessert avec Materne, Pom'potes, GoGosqueeZ (marque nord-américaine de compote en gourde) et Mont Blanc.
Des portions de Mini Babybel dans une usine Bel à Evron, le 22 septembre |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Bel et MOM partagent tous deux une identité basée sur des marques fortes et innovantes, et comptent s'appuyer sur la complémentarité de leurs gammes, de leurs géographies et de leur savoir-faire industriel pour asseoir leur leadership à l'international", a précisé le numéro un mondial du fromage en portion.
Début août, le directeur délégué à la présidence du groupe familial, Éric de Poncins, avait indiqué que l'objectif de cette acquisition était de "développer des synergies pour créer de la croissance - et non des économies- notamment en Amérique du Nord", le groupe MOM disposant "d'un savoir-faire industriel unique" après avoir "inventé la consommation en gourde".
Un rachat complet à l'horizon 2022
L'opération doit être financée sur les ressources financières de Bel ainsi que par une levée complémentaire de dette de 500 millions d'euros, le groupe prévoyant d'acquérir 100% du capital de MOM à l'horizon d'avril 2022.
Mi-septembre, Bel a lancé une grande campagne de communication pour sortir de l'ombre afin de rassurer les consommateurs sur l'origine de ses produits, comme ici dans l'usine Bel d'Evron. |
La réalisation définitive de l'opération reste toutefois soumise aux autorisations des autorités de la concurrence française et américaine qui devraient intervenir d'ici la fin de l'année, a souligné Bel.
Le groupe MOM, qui a doublé de taille au cours des cinq dernières années, a réalisé un chiffre d'affaires de 362 millions d'euros en 2015.
Le groupe Bel a pour sa part annoncé début août un bénéfice net semestriel en hausse de 19,1%, à 111 millions d'euros, après avoir subi un recul de 2,4% de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, en raison notamment de la baisse des prix en Europe et d'une activité plus faible dans les territoires touchés par les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, traditionnellement gros consommateurs de Vache qui rit.
Créé en 1865, Bel emploie 12.000 personnes dans une trentaine de pays et dispose de 30 sites de production, quand MOM emploie 1.300 collaborateurs, avec deux usines françaises et deux usines américaines, l'une dans le Michigan, l'autre dans l'Idaho, un des premiers États producteurs de pommes aux États-Unis.
Mi-septembre, Bel a lancé une grande campagne de communication pour sortir de l'ombre afin de rassurer les consommateurs sur l'origine de ses produits, une première depuis la création du groupe familial il y a 151 ans.