La sécheresse sévit le Nord de l’Europe après des records de chaleur

Le printemps très sec et ensoleillé en Europe du Nord se traduit par des records qui inquiètent météorologues et agriculteurs, la sécheresse commençant à sévir dans plusieurs pays, avec des interdictions de barbecue et déjà des risques d'incendie.

En Grande-Bretagne, en Belgique, dans le Nord de la France et aux Pays-Bas, mais aussi en Suisse, les réserves d'eau des nappes phréatiques, des rivières et des lacs ne se rechargent pas comme elles devraient le faire en cette saison. "Mars et avril ont été incroyablement secs" en Angleterre et au Pays-de-Galles, indiquent les services météorologiques britanniques.

Le mois de mars y a été le plus sec depuis 100 ans, avec des précipitations à hauteur de 40% de la moyenne généralement observée et une douzaine de cours d'eau qui ont déjà des niveaux exceptionnellement bas.

En Suisse, la sécheresse dans certaines régions place ce début d'année parmi les plus secs jamais enregistrés, comparables à ceux de 1884 et de 1921, avec 30% à 40% seulement des précipitations habituelles enregistrés d'ici au 15 avril en Suisse romande (Ouest) et sur le Plateau alémanique (Centre).

Environ 58% des réservoirs français affichent un niveau inférieur à la normale, notamment dans une grande partie du bassin parisien, grenier à céréales du pays.

À l'Est de Paris des mesures de restriction maximales ont été décidées, y compris pour l'irrigation des cultures. Des restrictions d'eau ont été mises en place dans huit départements du Centre et du Centre-Ouest du pays.

Outre ces restrictions, plusieurs pays septentrionaux, habituellement peu concernés, commencent à redouter les feux de forêts. Aux Pays-Bas, les feux de joie de Pâques ont été annulés dans plusieurs communes.

Dans l'Est des Pays-Bas, comme dans la réserve naturelle des Fagnes, dans l'Est de la Belgique, ou dans certains cantons suisses, il est interdit de fumer dehors, de faire du barbecue et des feux de camp.

Si le besoin d'eau se fait sentir pour certaines cultures en Europe de l'Ouest, "les semis hivernaux sont généralement en bonne condition dans l'Union européenne" , assure le porte-parole de la Commission européenne chargé de l'Agriculture, Roger Waite.

La Fédération des agriculteurs européens Copa-Cogeca suit la situation de près, "mais il est encore trop tôt pour en tirer un bilan détaillé" sur les récoltes, selon sa porte-parole Amanda Cheesley.

La Chambre d'agriculture de l'Ile-de-France évoque elle une situation "très alarmante" , avec des pertes potentielles de 30% à 40% sur certaines récoltes.

En Suisse, certains maraîchers ont déjà commencé à arroser leurs cultures, fait très rare en avril. Et des éleveurs sont obligés de donner des compléments alimentaires aux vaches qui manquent d'herbe fraîche. "J'ai trente ans de métier, j'ai jamais vu un mois d'avril comme celui-ci" , commente Guy Franck, un agriculteur belge président du groupement d'intérêt des producteurs laitiers de Wallonie (MIG). "Les semis de printemps sont en train de trinquer, les betteraves, les fourrages pour les bêtes, tout ce qui a des racines peu profondes est en déficit hydrique" , commente-t-il en s'inquiétant du fait que "les cours des céréales sont déjà en train de remonter" .

M. Waite confirme que la Commission européenne a constaté ces dernières semaines "une légère augmentation (des prix) pour le maïs et le blé, qui reflète une augmentation sur les marchés mondiaux" , sur lesquels pèse aussi la sécheresse aux États-Unis.

Selon Agritel, société spécialisée sur les marchés des matières premières agricoles, les prix du blé ont progressé de 15% en un mois, une situation délicate car les stocks de blé issus de la récolte précédente (2010) sont déjà faibles.

AFP/VNA/CVN

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