Le président russe Vladimir Poutine en conférence de presse à Moscou le 19 décembre. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous n'avons pour l'instant pas pris une telle décision, qu'ils se rassurent", a déclaré le président russe Vladimir Poutine, interrogé le 19 décembre lors d'une grande conférence de presse annuelle sur le déploiement de ces missiles à courte portée, qui peuvent être équipés d'ogives nucléaires. "Il y a des armes tactiques nucléaires en Europe. Les Européens ne les contrôlent pas", a observé M. Poutine.
Il a ajouté que la Russie devait réagir en outre à l'installation en Europe d'éléments du bouclier antimissile américain : "Nous avons dit à de nombreuses reprises que le bouclier antimissile constituait une menace pour nous, pour notre potentiel (de dissuasion) nucléaire. Et que nous devions y réagir d'une manière ou d'une autre". Il a rappelé que le Kremlin avait indiqué dans le passé que le déploiement de missiles Iskander à Kaliningrad était "une des options" pour réagir au bouclier antimissile.
L'espionnage pratiqué par Washington
comme une "nécessité"
Concernant l'espionnage pratiqué par les États-Unis, M. Poutine a estimé que c'était une nécessité pour lutter contre le terrorisme, et exprimé son admiration pour l'ex-consultant de l'Agence de renseignement américaine (NSA), Edward Snowden.
Il a déclaré que les services secrets russes n'avaient jamais interrogé Edward Snowden sur les activités de la CIA et de la NSA dirigées contre Moscou et que lui-même n'avait jamais rencontré l'ex-consultant réfugié en Russie. "Nous ne travaillons pas avec lui et ne l'avons jamais fait. Et nous ne lui posons pas de questions sur ce que faisaient les services pour lesquels il a travaillé en ce qui concerne la Russie", a déclaré M. Poutine.
Le président russe a souligné qu'il "enviait" le président américain Barack Obama en dépit des multiples critiques dont les États-Unis sont l'objet depuis la révélation par M. Snowden de l'ampleur du système de surveillance américain dans le monde. "Quelles que soient les critiques auxquelles s'exposent nos amis américains, je pense que tout ce travail est effectué en priorité pour lutter contre le terrorisme", a-t-il dit, soulignant que l'espionnage était "une nécessité". "L'espionnage est l'un des plus vieux métiers", a ajouté le président russe. "Je ne défends personne, mais pour être franc, tout cela est fait pour lutter contre le terrorisme", a encore dit M. Poutine.
Arrivé fin juin en Russie, où il a obtenu l'asile provisoire le 1er août, Edward Snowden a livré à la presse des dizaines de milliers de documents détaillant l'ampleur des interceptions de communications, téléphoniques ou sur Internet, opérées par la NSA, déclenchant un scandale international. Cet homme âgé de 30 ans n'a fait aucune apparition publique depuis qu'il a obtenu l'asile en Russie.
La Russie aide l'Ukraine en tant que "pays frère"
La Russie aide l'Ukraine en tant que "pays frère et peuple frère", a déclaré le président russe Vladimir Poutine. "Nous disons souvent que c'est un peuple frère, un pays frère, alors nous devons agir comme des parents proches et soutenir le peuple ukrainien qui est dans une situation difficile", a ajouté M. Poutine, interrogé sur les 15 milliards de dollars et une diminution d'un tiers du prix du gaz accordés mardi 17 décembre par la Russie à Kiev.
Khodorkovski va être gracié
Sur les affaires intérieures, M. Poutine a déclaré le même jour qu'il s'apprêtait à signer un décret de grâce de l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski. "Le décret de grâce sera signé très prochainement", a-t-il déclaré. Selon le président, M. Khodorkovski, en détention depuis 2003, a écrit une demande de grâce, ce qu'il s'était refusé à faire jusqu'à présent.
AFP/VNA/CVN