Le président du SPD, Sigmar Gabriel, avec la chancelière Angela Merkel, le 27 novembre à Berlin. |
La direction du SPD a annoncé une victoire du «oui» avec près de 76% des voix, dans un vote par correspondance organisé auprès de ses quelque 470.000 adhérents. Malgré de fortes réticences initiales parmi les militants, le président du parti, Sigmar Gabriel, a réussi à rassembler derrière lui une majorité nette, obtenue avec un taux de participation élevé, proche de 78%. Ce qui renforce son autorité à la tête du SPD. «Cela fait longtemps que je n’ai pas été aussi fier d’être social-démocrate», s’est-il félicité, sous les acclamations de centaines de militants du SPD venus de toute l’Allemagne pour aider au dépouillement des bulletins de votes.
Neuf postes aux conservateurs, six aux sociaux démocrates
Ce résultat met un terme à des semaines de tractations difficiles pour former un gouvernement de «grande coalition» sous l’autorité de la chancelière conservatrice, arrivée largement en tête des législatives du 22 septembre. Avec 41,5% des voix, Angela Merkel avait frôlé la majorité absolue. Mais la défaillance de son allié libéral (FPD) éjecté du parlement, l’a obligé à de longues négociations avec les sociaux-démocrates arrivés deuxièmes (25,7%).
Les conservateurs (CDU) ont salué le résultat du vote des militants SPD: «Tout est en place pour la formation d’une coalition commune. […] Nous nous réjouissons que le travail du gouvernement commun puisse commencer rapidement».
Des bénévoles participent au dépouillement des voix après un vote des militants du parti social démocrate allemand (SPD), le 14 décembre à Berlin. |
Des bénévoles participent au dépouillement des voix après un vote des militants du parti social démocrate allemand (SPD), le 14 décembre à Berlin. |
Pour convaincre ses troupes, Sigmar Gabriel avait sillonné l’Allemagne depuis deux semaines, à la rencontre des militants de base, vantant les mesures de progrès social du contrat de coalition annoncé fin novembre: salaire minimum horaire de 8,50 euros, amélioration des petites retraites, mécanisme de limitation des hausses de loyer… Les mesures sociales et les investissements du nouveau gouvernement, évalués à 23 milliards d’euros d’ici 2017, ont cependant été très critiqués par les milieux patronaux et une grande partie de la presse.
La composition du nouveau gouvernement de «grande coalition» doit être annoncée officiellement dimanche. Neuf postes seront attribués aux conservateurs (CDU/CSU), six aux sociaux démocrates. Mais la plupart des nominations ont déjà fuité dans la presse. Wolfgang Schäuble, 71 ans, vieux routier de la politique allemande et fidèle lieutenant de Merkel, conserverait le ministère des Finances, fort d’une solide réputation forgée durant la crise de l’euro. Le cacique du SPD Frank-Walter Steinmeier, 57 ans, reviendrait aux Affaires étrangères, comme lors de la première «grande coalition» de Merkel (2005-2009). Le président du SPD, Sigmar Gabriel, dirigerait un grand ministère de l’Économie, chapeautant aussi la transition énergétique, projet phare de l’Allemagne pour les prochaines années.
Les analystes promettent à ce gouvernement une grande stabilité en raison de sa majorité écrasante au parlement. Merkel doit désormais être réélue chancelière pour quatre ans, lors d’un vote des députés du Bundestag mardi 10 décembre.
AFP/VNA/CVN