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Vue de la ferme de Po Dân Sinh, dans le hameau de Ta Kô Khu, commune de Sin Thâu. |
En 2009, Po Dân Sinh a commencé à développer sa ferme dans le hameau de Ta Kô Khu, district de Muong Nhé, province de Diên Biên (Nord). Après des débuts difficiles, il a modernisé sa production agricole en mettant la science et la technologie à contribution, dans le but d’améliorer la productivité de ses cultures et du bétail.
Modèle VACR
Grâce à son travail acharné, il possède à présent 6.000 m2 d’étangs dédiés à l’aquaculture, un cheptel d’une dizaine de buffles et bœufs et 7 ha d’amomums - une plante médicinale - qui ont commencé à donner leurs fruits. Po Dân Sinh applique scrupuleusement le modèle VACR, acronyme vietnamien formé des mots "Vuon" (potager, verger), "Ao" (bassin piscicole), "Chuông"(élevage) et "Rung" (forêt), modèle dont il tire des revenus totaux estimés à 200 millions de dôngs par an.
Outre l’agriculture et l’entretien des forêts, Po Dân Sinh a investi dans des broyeurs de riz mécaniques et une charrue agricole dont il fait bénéficier l’ensemble des habitants de la commune. "Étant membre du Parti communiste du Vietnam, je m’efforce d’être un pionnier du développement socio-économique local", confie-t-il. "Je souhaite constituer un modèle de production agricole rentable afin d’inciter les villageois du hameau de Ta Kô Khu à en faire de même", poursuit-il.
M. Sinh travaille avec son broyeur de riz mécanique. |
En plus d’être un paysan exemplaire du district de Muong Nhé, Po Dân Sinh aide les autres villageois en leur avançant les capitaux dont ils ont besoin pour se lancer et partage ses expériences avec les familles de la commune de Sin Thâu. Il contribue activement à changer la physionomie socio-économique de cette zone frontalière à l’extrême Nord-Ouest du pays.
Lutte contre la drogue
Avant les années 1990, tous les ménages de Sin Thâu cultivaient le pavot pour la production d’opium. À cette époque-là, cette commune frontalière d’une population de 1.300 personnes comptait près de 110 toxicomanes. Les conséquences de la consommation d’opium sur la vie personnelle et professionnelle sont en général désastreuses et peuvent mener à la précarité ainsi qu’à des difficultés financières, familiales ou judiciaires considérables.
À l’époque où les villageois s’enlisaient dans une situation socio-économique difficile à cause de la drogue, Po Dân Sinh était l’un des pionniers de Sin Thâu à s’engager dans la lutte contre la culture de pavot. Il a aussi aidé beaucoup d’opiomanes à faire leur cure de désintoxication, raconte Chang Vang Sinh, du hameau de Ta Miêu, de la commune de Sin Thâu.
Po Dân Sinh explique comment il procédait : les toxicomanes étaient séparés en deux groupes selon leur âge, les moins de 35 ans d’un côté et les plus âgés de l’autre. Grâce aux conseils des autorités locales, les consommateurs ont alors eu le soutien et la motivation nécessaire pour arrêter de se droguer. "Après trois mois de désintoxication sous une supervision stricte, la plupart des habitants de Sin Thâu avaient réussi à sortir de la drogue", précise-t-il.
Po Dân Sinh donne à manger aux poissons. |
Sans doute que sans les contributions significatives de Po Dân Sinh, Sin Thâu ne serait actuellement pas la seule commune du district de Muong Nhé à mettre en œuvre avec succès le programme des "4 sans" : sans toxicomane, sans déforestation, sans migration illégale et sans propagande religieuse illégale.
Grâce à ses efforts inlassables au service de la communauté, cet agriculteur de l’ethnie Hà Nhi a reçu de nombreux certificats de mérite de la part des Comités populaires du district de Muong Nhé et de la province de Diên Biên.
Texte et photos : Nguyên Tùng/CVN