"D'après nos projections, la reprise va se poursuivre, avec une certaine faiblesse au second semestre de 2010 qui devrait se reporter sur le premier semestre de 2011", a indiqué le FMI dans cette note rédigée à l'occasion d'une réunion de délégués des pays du G20 en Corée les 4 et 5 septembre.
Le FMI n'a pas donné de nouvelle prévision chiffrée. Elles sont attendues pour début octobre, avant la réunion annuelle de l'institution à Washington.
D'après ses économistes, "la reprise mondiale est entrée dans une nouvelle phase". "Dans les économies développées, le soutien de la relance budgétaire et de la reconstitution des stocks est en train de s'amoindrir, et la croissance sera de plus en plus tirée par la consommation et l'investissement", poursuit le document.
"Cependant, les risques sont que la croissance soit plus faible que prévu, l'incertitude élevée sur les marchés financiers constituant un sujet d'inquiétude particulière", a expliqué le FMI.
Cette inquiétude provient d'après lui principalement des montants que les États de la zone euro ont à emprunter à court terme. "La dette publique qui parvient à maturité dans les économies vulnérables de la zone euro au second semestre 2010 et en 2011 dépasse les 400 milliards de dollars", a calculé le Fonds. "Des perturbations sur les marchés des obligations d'État, dues soit à l'échec d'opérations de refinancement soit à une pénurie de capitaux dans le secteur bancaire, pourraient considérablement accroître la pression sur les finances publiques, entraîner une perte de confiance sur les marchés, et provoquer un nouveau resserrement important du budget des États en difficulté, ce qui pourrait saper la reprise mondiale", a prévenu le FMI.
Ces États, que le Fonds n'a pas voulu désigner mais qui sont probablement ceux que les investisseurs perçoivent comme les plus risqués (Espagne, Grèce, Irlande, Italie et Portugal) "feront face à la concurrence des besoins de refinancement à la fois d'autres économies développées, qui se montent à environ 4.000 milliards de dollars, et des banques européennes, elles aussi confrontées à des calendriers difficiles".
Un autre risque est, d'après le FMI, que les recettes fiscales déçoivent. Dans ce cas, "les marchés pourraient perdre leur confiance vis-à-vis de certains États, si les efforts des autorités pour maintenir leur dette à un niveau viable sont perçus comme inadéquats ou manquant de crédibilité".
Les risques viennent aussi de l'autre côté de l'Atlantique, avec "l'éventualité d'une nouvel accès de faiblesse sur les marchés de l'immobilier aux États-Unis", a souligné le FMI.
Dans un premier temps "les banques américaines petites et moyennes, qui ont une exposition importante dans l'immobilier, pourraient enregistrer des pertes disproportionnées et réduire leur offre de crédit". Puis "la spirale négative entre la macro-économie et la finance pourrait précipiter une perte de confiance du marché dans la reprise".
Pour le FMI, il ne faut pas attendre de pays comme la Chine, l'Inde ou le Brésil qu'ils soutiennent à eux seuls la croissance mondiale.
AFP/VNA/CVN