"Nous pensons qu'il serait bon que la CE présente un plan européen pour le renouvellement du parc automobile ou des régimes de mise à la casse", a déclaré le 4 février le Tchèque Alexandr Vondra, vice-Premier ministre chargé des affaires européennes.
"Nous constatons simplement qu'il y a un nombre considérable d'États qui se sont engagés sur la voie de primes à la casse. Ce sont des mesures nationales certes, mais nous pensons qu'il est nécessaire d'avoir une coordination pour éviter les distorsions de marché", a-t-il expliqué, au cours d'une conférence de presse.
M. Vondra s'est déclaré en faveur d'un schéma européen pour les primes à la casse, élaboré avant le sommet européen de fin mars. Il ne peut s'agir de créer une prime commune mais d'en harmoniser "le principe", en empêchant par exemple d'introduire des discriminations entre constructeurs, a précisé le commissaire européen à l'Industrie, l'Allemand Günter Verheugen, lors d'un débat au Parlement.
L'Allemagne a opté pour une prime à la casse de 2.500 euros, la France pour 1.000 euros, d'autres pays proposant des bonus inférieurs. Le commissaire recevra des experts des 27 pays de l'UE en février pour évoquer le sujet. Il a toutefois appelé "à la prudence" pour éviter de créer de faux espoirs, mettant en avant des prévisions très alarmistes pour 2009. "Nous avons fait ce qui pouvait être fait, nous ne pouvons pas aller plus loin", a-t-il prévenu.
La Banque européenne d'investissement (BEI), bras financier de l'UE, a déjà prévu de consacrer 4 milliards d'euros de prêts par an en 2009 et 2010 pour aider au développement de transports plus propres. La CE a également assoupli ses règles en matière d'aides d'État.
L'industrie automobile emploie dans l'UE, de manière directe et indirecte, 12 millions de personnes, totalisant 4% des emplois. Or un million de véhicules en moins ont été produits l'an dernier et 2 millions sont actuellement en stock en raison d'une chute de la demande, a relevé M. Verheugen. "La surcapacité de production est évidente; certains parlent de 20%, cela représente 400.000 emplois menacés", a-t-il souligné.
AFP/VNA/CVN