La première carte de la vie sous-marine révélée

Un recensement de la vie sous-marine sans précédent et riche en surprises a été dévoilé le 4 octobre à Londres : il confirme que des espèces sont en voie d'extinction, mais d'autres ont été découvertes ou redécouvertes, alors qu'on les croyait disparues depuis des millions d'années.

Cette nomenclature, résultat de dix ans d'explorations qui ont mobilisé plus de 2.700 savants à travers le monde, établit "la première carte globale de la diversité sous-marine", explique Boris Worm, professeur de biologie à l'Université de Dalhousie au Canada. Il permettra d'évaluer l'évolution des espèces, y compris en cas de catastrophe écologique. "Il y a beaucoup plus d'espèces que nous le pensions (...) et l'homme a un impact beaucoup plus grand sur la vie sous-marine que nous l'avions imaginé", ajoute-t-il à Londres, dans la prestigieuse Institution royale de Grande-Bretagne où a été présenté le recensement.

Quelque 250.000 espèces sont désormais répertoriées, contre 230.000 auparavant. Environ "6.000 nouvelles espèces potentielles" ont aussi été mises en évidence, et "plus de 1.200 d'entre elles ont été décrites", selon le rapport.

L'étude révèle aussi qu'"il existe des espèces dans toutes les zones" étudiées, "même là où il y a très peu d'oxygène et de lumière".

Ce recensement a réservé de nombreuses surprises. Dans les eaux australiennes, "des explorateurs français ont confirmé que la crevette jurassique, que l'on croyait disparue depuis 50 millions d'années existe toujours", explique Ian Poiner, directeur de l'Institut australien de science marine. Sur les côtes malgaches, les scientifiques ont découvert l'existence d'une nouvelle espèce de homard géant.

Grâce à des outils complexes, les savants ont aussi pu suivre les migrations d'espèces, notamment du thon dans le Pacifique qui se déplace des côtes ouest-américaines au Japon, avant de faire le chemin inverse.

D'autres découvertes sont moins réjouissantes. Environ 40% du plancton, à la base de la chaîne alimentaire marine, a disparu au cours des cinquante dernières années et "on peut l'expliquer par le réchauffement des océans qui s'accélère", souligne M. Worm. Dans certaines zones, 99% des requins ont disparu, s'alarme Paul Snelgrove, professeur au centre canadien des sciences de l'océan.

Ce recensement "a dépassé, et de loin, tous mes rêves", confie Jesse Ausubel, un scientifique basé à New York. "On s'est senti comme les savants qui ont créé il y a 250 ans le premier dictionnaire", s'enthousiasme-t-il. Mais "le plus surprenant" dans ce travail, c'est "la beauté. Nos yeux sortaient de leurs orbites devant tant de beauté." Mais malgré toutes ces recherches, "nous n'avons encore aucune information sur un cinquième des océans. Et dans la moitié des eaux explorées, l'information est encore très incomplète. On a des dizaines d'années de travail devant nous", poursuit-il. On peut "logiquement extrapoler" qu'il existe "au moins un million" d'espèces marines, estiment les scientifiques.

Ce recensement, qui est en partie consultable sur Internet (www.iobis.org), doit servir de "base pour évaluer les modifications de la vie marine liées au changement naturel et à l'activité humaine".

AFP/VNA/CVN

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