La poésie distrait les automobilistes à Téhéran

La poésie peut-elle provoquer des accidents ? La question est posée à Téhéran où les automobilistes sont distraits par les poèmes qui s'affichent sur des centaines de panneaux publicitaires dans les rues de la capitale.

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Un extrait de l'œuvre du poète Mehdi Akhavan-Sales affiché sur un panneau publicitaire sur une autoroute de Téhéran, le 30 octobre en Iran.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces affiches au design soigné sont apparues à la mi-octobre à l'initiative de la municipalité sur quelque 600 panneaux, dont certains occupent une position stratégique au dessus des autoroutes urbaines qui quadrillent l'immense agglomération.

Calligraphiées avec élégance, elles offrent des extraits d'œuvres de 104 poètes contemporains, dont Nima Youshij, Mehdi Akhavan-Sales, Sohrab Sepehri et Houshang Ebtehaj, dans un pays où la poésie reste un art respecté et vivant.

Cette initiative inédite suscite cependant l'inquiétude de la police car la lecture de ces longs textes peut distraire des conducteurs et ainsi "provoquer des accidents de la circulation", selon un responsable interrogé par l'agence locale YJC.

Un extrait de l'œuvre du poète Naser Feyzaffiché sur un panneau publicitaire dans une avenue de Téhéran, le 30 octobre en Iran.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les textes des affiches urbaines doivent être courts et leur message saisi en un coup d'œil, sans perturber l'attention des automobilistes", a précisé le chef adjoint de la circulation, Ehsan Momeni, à l'agence.

Un représentant de la municipalité s'est félicité de l'initiative tout en jugeant "préférable de raccourcir les extraits de poèmes, comme le conseille la police".

Cette campagne a par ailleurs provoqué des protestations de certains conservateurs en raison d'une affiche présentant le portrait sans hijab de la poétesse féministe Forough Farrokhzad (1934-1967), connue pour ses poèmes explicitement érotiques.

Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire pour les femmes, qui doivent dissimuler les cheveux dans les lieux publics.

Le porte-parole de la municipalité, Alireza Nadali, a expliqué qu'il avait été impossible de trouver un portrait de l'auteure portant le voile.

AFP/VNA/CVN

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