La jungle à portée de main

Lassés par les chiens et chats, nombre de jeunes Saïgonais et Hanoiens choisissent comme animal de compagnie des bestioles qui font hérisser le poil de la plupart d’entre nous : serpents, tarentules, varans... Une lubie qui n’est pas sans risque.

Au jourd’hui, pos-séder des animaux «exotiques» à la maison est de plus en plus courant parmi la jeunesse. Les plus férus ont même créé des clubs tels que le Pet Club ou le Saigon Rottweiler Club à Hô Chi Minh-Ville où ils s’échangent des tuyaux. Ils ont aussi organisé un concours «Pet Icon» sur le site kenh14.vn. Ces clubs organisent souvent des rencontres pour partager des expériences ainsi que présenter leurs gentilles bestioles, à écailles pour la plupart. Portant son iguane d’Amérique du Sud albinos, long de plus d’un mètre, Hoàng Quang, étudiant de l’Université Hoa Sen à Hô Chi Minh-Ville, confie que son gros bébé vaut 25 millions de dôngs et que son club compte près de 40 espèces «insolites».

Attention à ce serpent-corail, très venimeux ! Photo : CTV/CVN

Où acheter de tels animaux ?

Quelques sites web (petshop, buy-sell.vn, canbannhanh.com, 5gio.com) proposent toutes sortes d’animaux insolites tels que scorpions, iguanes, araignées, porc-épics... Le prix va de quelques dizaines de milliers de dôngs à quelques millions de dôngs en fonction de l’espèce, de son âge, de sa beauté, de sa rareté, etc. Par exemple, une tarentule d’Afrique du Sud se négocie entre 500.000 et cinq millions de dông. Un caméléon, de 500.000 à quelques millions de dôngs. Le scorpion est l’espèce la plus abordable (environ 40.000 dôngs), et facile à élever de surcroît.

Un iguane d’Amérique du Sud. Photo : CTV/CVN

Pour beaucoup de ces jeunes, en plus d’être un divertissement, ce hobby est un moyen d’affirmer sa différence voir son courage. Plus la bestiole est dangereuse, plus le propriétaire est fier. «Avoir un chien ou un chat est devenu trop banal. Élever des animaux insolites permet d’affirmer sa personnalité», explique un étudiant de l’Université de Hanoi.

Un varan, un compagnon insolite et... encombrant. Photo : CTV/CVN

«Il faut cependant accepter les risques», prévient Nguyên Hoàng, étudiant de l’Université Hông Bàng (Hô Chi Minh-Ville), qui en sait quelque chose. Un jour, sa tarentule, achetée deux millions de dôngs, lui a projeté dans les yeux des poils urticants, qu’il a dû extraire à l’hôpital. Bao Anh, quant à lui, été mordu par sa vipère et a dû être hospitalisé en urgence.

Une mygale, ça vous tente ? Photo : CTV/CVN

L’origine de ces animaux est souvent vague, et certains, victimes de trafics internationaux, sont de plus en plus rares dans leur pays d’origine. Plus qu’un chat ou un chien, il est nécessaire de bien réfléchir et de bien se renseigner sur l’espèce que l’on va acquérir, sous peine de surprises pas forcément agréables. Sans oublier bien sûr de demander l’avis des parents...

Thuy Hà /CVN

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