La France suspend sa coopération antiterroriste avec le Mali, expulse deux diplomates

La France a suspendu sa coopération antiterroriste avec le Mali et sommé deux diplomates maliens de quitter son territoire, en réponse à l'arrestation en août à Bamako d'un agent diplomatique français, a appris l'AFP le 18 septembre de source diplomatique française.

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Le chef de la junte malienne Assimi Goïta lors de sa réunion avec le président russe au Kremlin à Moscou, le 23 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les deux diplomates, membres de l'ambassade et du consulat du Mali à Paris, ont été "déclarées persona non grata et ont jusqu'au 20 septembre pour quitter le territoire", a déclaré cette source.

Le 15 août, la junte militaire au pouvoir au Mali, pays d'Afrique de l'Ouest coutumier des troubles politiques en proie depuis plus d'une décennie à des groupes jihadistes, avait annoncé l'arrestation d'un Français soupçonné de travailler pour le "service de renseignement français".

Les autorités du président Assimi Goïta avaient accusé des "États étrangers" d'être derrière une tentative de déstabilisation des institutions menée par "un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité malienne".

Le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé des "accusations sans fondement" et demandé la "libération sans délai" de son ressortissant, membre de l'ambassade de France.

"Le Mali viole délibérément une des règles les plus fondamentales du droit international, s'agissant d'un agent diplomatique dûment accrédité par les autorités maliennes. Face à un acte d'une telle gravité et d'une telle hostilité, la France a décidé de suspendre la coopération avec le Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans ce pays à laquelle contribuait jusqu'à son arrestation l'agent qui a été arbitrairement arrêté", a déclaré la source diplomatique française.

Selon cette source, les autorités maliennes, informées des mesures françaises, ont réagi le 17 septembre en déclarant de leur côté persona non grata "cinq personnels" de l'ambassade de France, qui avaient déjà quitté le Mali le 14 septembre.

"Nous avons informé les autorités maliennes, via leur chargé d'affaires à Paris, que d'autres mesures seraient mises en œuvre à court terme si notre ressortissant n'était pas libéré rapidement", a ajouté cette source.

Confronté depuis 2012 face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires, le Mali est dirigé par une junte militaire, arrivée au pouvoir après deux coups d'État en 2020 et 2021.

Les autorités de Bamako se sont depuis détournées de leurs partenaires occidentaux, notamment l'ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie.

Malgré des relations tendues, la coopération subsistait à ce jour entre services de renseignements maliens et français dans le cadre de la lutte antiterroriste.

AFP/VNA/CVN

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