-Le principal thème débattu lors de ce séminaire est le futur des relations Asie-Europe. Votre avis sur la question ?
D’après moi, le premier facteur est la démographie. Vous voyez, si l’on regarde l’évolution démographique, l’Europe est un continent qui vieillit. Dans beaucoup de pays européens, la population diminue comme Italie, Allemagne, Russie. Du côté de l’Asie, Singapour ou le Japon se trouvent exactement dans la même situation que l’Europe. D’autres pays asiatiques sont en train de terminer leur transition démographique. C'est-à-dire que le nombre moyen d’enfants de chaque famille passe de 4 autrefois à 2 ou 3 actuellement. Le poids démographique de l’Asie sera le plus gros avantage de ce continent. Et probablement que le poids de l’Asie va augmenter. Mais il faut pondérer la population avec la richesse par habitant. Je pense que tous les pays de l’Asie connaissent des taux de croissance importants. Ce qui revient à dire que dans 20 ans, l’Asie aura une position beaucoup importante dans le monde.
Thierry Schwarz (centre) anime une discussion en groupe lors du séminaire «ASEM Outlook 2012», le 4 décembre à Singapour. |
Mais le facteur démographique est insuffisant pour caractériser les relations Asie-Europe, il faut ajouter la dimension culturelle. Les pays asiatiques comme européens sont de très anciennes civilisations. L’histoire du monde s’est essentiellement déroulée en Asie et en Europe. Ils ont un poids de l’histoire qui est absent dans d’autres pays. Ainsi, à mon sens, il est évidemment que les dialogues Asie-Europe se passent sous l’angle culturel.
- Quel est le rôle de l’ASEF dans la promotion des relations Asie-Europe ?
L’ASEM n’est pas une organisation. Il est un forum de rencontre de l’Asie et de l’Europe (Asia-Europe meeting). Néanmoins, l’ASEM a créé une institution, une unique institution - le Fonds Asie-Europe - qui a le rôle de favoriser et de faciliter les dialogues entre sociétés civiles d’Asie et d’Europe, à travers des projets d’échanges culturel, artistique, éducatif, universitaire et aussi d’échange sur des sujets de société comme santé publique, immigration, économie, droits de l’homme, etc.
Travail du groupe «Santé publique» |
-Qu’attendez-vous de ce séminaire ?
Ce qu’on attend de ce séminaire, c’est de trouver de nouveaux thèmes de dialogue entre l’Asie et l’Europe. On cherche à identifier ces sujets propres. Si vous regardez l’agenda du 9e ASEM au Laos, vous trouvez qu’ils sont identiques. Mais nous voulons les traiter à notre propre manière dans le but de promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération entre ces deux continents.
-Et l’ASEF mènera d’autres projets dans le sens de promouvoir les relations de coopération entre Asie et Europe ?
Oui, nous allons lancer une série de séminaires sur le sujet «Immigration», sa dimension économique, sociale et culturelle, les politiques d’immigration des pays qui envoient des immigrants et des pays qui les accueillent. Il y a un «China town» dans toutes les villes européennes mais en réalité, il n’y a pas que des Chinois. On y trouve aussi des Vietnamiens, Cambodgiens et autres Asiatiques… Et la contribution de ces «China towns» à la vie culturelle, sociale et à la compréhension de l’Asie dans des pays européens est considérable. Moi par exemple, j’ai découvert l’Asie grâce au «quartier chinois» à Paris. En outre, il y a des influences culturelles à travers l’immigration. Il y a des fêtes vietnamiennes célébrées en Europe, des temples bouddhiques ou des pagodes zen japonaises implantés dans plusieurs pays européens. C’est l’interaction culturelle entre l’Asie et l’Europe.
Les conférenciers du séminaire «ASEM Outlook 2012» ont procédé le 4 décembre au travail en groupe. Ils ont traité des problèmes émergents comme lutte contre les épidémies, renforcement des services pour la santé publique, résilience au changement climatique, emploi vert et environnement vert, vie durable, propositions aux actions de l’ASEF sur ces sujets. Toutes ces suggestions seront réunies dans une publication en ligne au service des gouvernements de l’ASEM.
Propos recueilli par Huong Giang/CVN