>>L'opérateur boursier Euronext veut se renforcer entre nouvelles économies et acquisitions
>>Wall Street finit encore en baisse, privilégiant les mauvaises nouvelles
>>La Bourse de Paris va rester attentive aux banques centrales
La Bourse de Paris repart à la hausse dans la matinée du 23 juillet. |
Avançant dans un contexte géopolitique incertain, "les indices n'ont pas beaucoup bougé" cette semaine, constate Isabelle Enos, responsable de l'offre financière B*capital (filiale de BNP Paribas), en dépit d'une actualité pourtant susceptible de jouer sur les places financières.
Les premières enquêtes de confiance sur "l'état d'esprit des investisseurs après le Brexit" ont été publiées, rappelle-t-elle, dont le moral des investisseurs en Allemagne qui s'est effondré en juillet à son plus bas niveau depuis presque quatre ans, selon le baromètre ZEW.
En parallèle, les banques centrales laissent entendre qu'"elles ne sentent pas le devoir d'intervenir" dans l'immédiat, après le vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, poursuit Mme Enos.
La Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux inchangés jeudi lors de sa réunion de politique monétaire, tout en se disant "prête" à agir et "en mesure" d'intervenir pour soutenir encore plus l'économie de la zone euro si nécessaire, comme l'a indiqué son président Mario Draghi. "Cela vient contrebalancer les enquêtes qui montrent que l'état de stress post-Brexit était important", analyse Mme Enos, même si on ne peut pas encore "en tirer des conséquences" pour la réalité de l'économie.
Globalement, "le marché résiste très bien à ce Brexit" et semble ne pas vouloir baisser, restant à des niveaux relativement élevés et proches de ceux qu'il côtoyait avant le vote, constate pour sa part Marc Riez, directeur général de VEGA IM. Dans ce contexte, les investisseurs suivront notamment la semaine prochaine le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs en Allemagne, mais aussi la première estimation de la croissance en Grande-Bretagne pour le deuxième trimestre.
Les publications d'entreprises vont s'intensifier
Ils garderont également un oeil sur une réunion de la banque centrale américaine (Fed), dont ils attendent davantage la lecture de l'économie que des annonces, explique Mme Enos. "Cela aurait été un rendez-vous très important sans le Brexit", explique M. Riez. Depuis, "le marché a le sentiment que la Fed va passer son tour".
"Alors que la poussière post-Brexit retombe, nous nous attendons à ce que la Fed relève ses taux", en septembre, soulignent les économistes de BNP Paribas. Les investisseurs regarderont notamment du côté de la première estimation de la croissance américaine pour le deuxième trimestre, qui donnera une indication sur "la dynamique de l'économie" des États-Unis, indique Mme Enos.
Écrans d'indices boursiers européens dans la salle des marchés d'Euronext à la Défense, le 24 juin 2016. |
Écrans d'indices boursiers européens dans la salle des marchés d'Euronext à la Défense, le 24 juin 2016. Photo : AFP/VNA/CVN |
La Banque centrale du Japon, qui se réunit en fin de semaine, focalisera aussi une partie de l'attention des investisseurs. "Les anticipations de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire se renforcent au Japon", selon les économistes de Crédit Mutuel-CIC. La semaine prochaine sera également placée sous le signe des publications d'entreprises qui vont s'intensifier partout en Europe, avec notamment à Paris LVMH, Total ou encore Schneider Electric, alors que "les premières données ont été plutôt rassurantes", observe Mme Enos.
"Pour que la remontée des cours se poursuive de manière durable, la dynamique des bénéfices d'entreprises devrait encore grandir", estiment toutefois les analystes d'Helaba. Les chiffres de Deutsche Bank, ceux des chimistes Bayer et BASF, ainsi que ceux de Deutsche Börse, juste après l'expiration de son offre de fusion avec le britannique London Stock Exchange, pourraient d'ailleurs agiter la place francfortoise.
À Londres, les investisseurs attendront une batterie de résultats pour y guetter d'éventuels commentaires sur les effets du Brexit, notamment dans le secteur pétrolier (BP et Shell) et surtout bancaire (Lloyds Banking Group et Barclays). "Le marché va se concentrer" sur ces publications, poursuit M. Riez et va notamment s'intéresser au discours que portent les entreprises "sur la fin de l'année".
AFP/VNA/CVN