TTIP : l'UE et les USA parlent de progrès mais beaucoup reste à faire

Les États-Unis et l'UE ont affirmé vendredi 15 juillet avoir avancé dans leurs négociations pour tenter d'aboutir à un accord commercial d'ici la fin de l'année, malgré le choc provoqué par le Brexit et l'opposition grandissante en France et en Allemagne.

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 lors d'une conférence de presse, après une session de négociation du traité à Bruxelles sur le traité de libre-échange le 15 juillet à Bruxelles.
Ignacio Garcia Bercero, négociateur en chef de l'Union européenne lors d'une conférence de presse, après une session de négociation du traité à Bruxelles sur le traité de libre-échange le 15 juillet à Bruxelles.

"Nous sommes maintenant à un stade avancé des négociations, mais bien entendu il reste encore beaucoup de travail à faire", a déclaré le négociateur en chef pour l'UE Ignacio Garcia Bercero, lors d'une conférence de presse clôturant une semaine de discussions à Bruxelles.

Les négociateurs de l'UE et des USA avaient entamé lundi 11 juillet à Bruxelles le 14e round de négociations sur l'accord de commerce et d'investissement USA-UE, dit TTIP ou Tafta, visant à créer la plus grande zone de libre-échange du monde.

Pendant ces cinq jours de discussions, des militants anti-mondialisation ont multiplié les manifestations et interventions dans la capitale de la Belgique et de l'UE, non loin des lieux des pourparlers, entraînant une forte présence policière.

Depuis le lancement des discussions en 2013, les altermondialistes s'insurgent contre cet accord, estimant qu'il ne bénéficierait qu'aux multinationales et pénaliserait les consommateurs.

Pas de frein du Brexit

 durant la même conférence de presse.
Le négociateur-en-chef américain Dan Mullaney durant la même conférence de presse.

De son côté, le négociateur en chef américain Dan Mullaney a confirmé que la décision des Britanniques par référendum de quitter l'UE soulevait de nouvelles questions, la Grande-Bretagne représentant 25% des exportations américaines vers l'Union européenne.

Après le Brexit, "les relations économiques et stratégiques restent fortes, mais en même temps, le retrait du Royaume Uni du marché européen va affecter la valeur du marché de l'UE", a-t-il prédit.

"Le Royaume Uni est notre plus grand marché aussi pour les services", a-t-il ajouté, se référant à la présence américaine massive dans la City de Londres, la capitale financière de l'Europe.

Ces déclarations s'ajoutent aux doutes déjà émis par un haut responsable américain jeudi 14 juillet.

"Un des problèmes qui nous occupent est que le Royaume-Uni est une partie très importante de l'UE et une partie très importante de ce qui rend le TTIP attractif", avait déclaré le représentant spécial au commerce extérieur (USTR) Michael Froman, qui chapeaute les négociations commerciales avec l'UE.

"Il faut qu'on réfléchisse et que l'UE réfléchisse à ce que le fait d'avoir le Royaume-Uni en dehors de l'équation signifie" et "quels ajustements seront nécessaires", avait-il ajouté.

Des manifestants protestent contre le TTIP devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles le 12 juillet 2016.
Des manifestants protestent contre le TTIP devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles le 12 juillet 2016.

Ces propos surviennent alors que l'opposition, au niveau des gouvernements comme dans la rue, à cet accord grandit en Allemagne et en France, les deux autres poids lourds européens.

Les deux négociateurs ont cependant maintenu l'objectif d'arriver à boucler les discussions à la fin de l'administration du président américain Obama à la fin de l'année.

"Je voudrais être clair, notre ambition est de terminer les négociations cette année", a répété Bercero, interrogé sur les récentes incertitudes sur cet accord.

"La décision du peuple britannique ne retarde en aucun cas notre détermination dans les négociations", a-t-il assuré.

De nombreux diplomates européens sont cependant de plus en plus circonspects quant à la conclusion de cet accord avant les élections américaines, puis celles en France et en Allemagne en 2017.

De son côté, Mullaney a mis fortement en garde contre une suspension des discussions.

"Il faudrait alors un moment avant de pouvoir reprendre à nouveau des négociations", a-t-il prévenu.


AFP/VNA/CVN

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