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La rémunération des plans d'épargne logement (PEL) sera, elle, revue à la baisse pour les PEL ouverts à partir du 1er août prochain, puisqu'elle sera fixée à 1%, contre 1,5% pour les plans ouverts actuellement.
En théorie, le taux du Livret A aurait dû reculer à 0,50% début août, si la formule permettant son calcul avait été strictement appliquée. Celle-ci repose essentiellement sur l'inflation hors tabac, actuellement très basse.
Le taux du Livret A va être maintenu à 0,75%. |
Mais, comme il en a la possibilité, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a choisi de ne pas la suivre. Il a ainsi préconisé un maintien de la rémunération de ce produit et son choix a finalement été entériné par le gouvernement.
"Le gouvernement a souhaité maintenir une rémunération satisfaisante pour les épargnants", a fait valoir le ministre des Finances, Michel Sapin, cité dans un communiqué. Jamais, depuis sa création en 1818, le Livret A, dont les fonds servent notamment à financer le logement social, n'a affiché un taux inférieur à 0,75%.
Le gouverneur a aussi proposé de ne pas modifier ce taux lors de sa future révision prévue le 1er février 2017, ce que le gouvernement a également accepté. La formule de calcul du taux doit, en outre, être modifiée afin de réduire sa volatilité. Aucun détail n'a pour le moment été communiqué sur ce qu'elle pourrait devenir.
"Pour l'avenir, une adaptation limitée de la formule apparaît (...) souhaitable pour assurer le meilleur équilibre entre ces deux objectifs : bon financement du logement social, maintien d'une protection contre l'inflation", a relevé la Banque de France dans un communiqué.
Pour le moment, elle fait intervenir l'inflation (hors tabac), majorée de 0,25 point. Il faut ensuite arrondir au quart de point le plus proche pour obtenir le taux théorique du Livret A. Chaque année, la révision de cette rémunération, qui est une décision éminemment politique, intervient le 1er février et le 1er août.
Retraits supérieurs aux dépôts
De façon exceptionnelle, en cas par exemple de variation très importante de l'inflation, des révisions intermédiaires du taux peuvent avoir lieu le 1er mai et le 1er novembre.
Plusieurs fois, récemment, la formule de calcul du taux du Livret A n'a pas été appliquée à la lettre. En début d'année, déjà, la rémunération devait reculer à 0,50% mais il avait été décidé de la maintenir à 0,75%.
La Fédération bancaire française (FBF) a d'ailleurs regretté mardi 19 juillet une décision sans "aucune justification économique", estimant dans un communiqué qu'elle est "une occasion manquée pour le financement de l'économie".
Un taux de 0,50% "aurait répondu à l'objectif de préservation du pouvoir d'achat des épargnants concernés, compte tenu du niveau d'inflation", juge aussi la FBF.
Par ailleurs, le taux du Livret de développement durable va aussi rester à 0,75% et celui du Livret d'épargne populaire, réservé aux ménages les plus modestes, à 1,25%. Pénalisé pendant de nombreux mois par une rémunération jugée trop faible par certains épargnants, le Livret A a subi un mouvement de décollecte même s'il commence à redresser la barre.
En mai, pour le troisième mois de suite, les dépôts ont ainsi été supérieurs aux retraits. Une telle série n'avait plus eu lieu depuis 2013. A l'issue des cinq premiers mois de 2016, le Livret A reste tout de même dans le rouge, avec une décollecte nette de 350 millions d'euros. Avec 255,6 milliards d'euros d'encours, ce produit d'épargne reste toutefois suffisamment alimenté pour assurer les missions de financement qui lui ont été confiées.