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L'activité privée au Royaume-Uni au plus bas depuis 2009 à cause du Brexit. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le cabinet Markit a publié le 22 juillet son indice des directeurs d'achat "PMI" composite pour juillet, qui a atteint son plus bas niveau depuis avril 2009. L'indice composite s'est affiché à 47,7 points en juillet après 52,4 en juin. Lorsque le PMI est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.
"Le mois de juillet a été marqué par une détérioration spectaculaire de l'économie, avec l'activité des entreprises chutant au rythme le plus rapide depuis le pic de la crise financière mondiale début 2009", a commenté Chris Williamson, économiste en chef chez Markit.
"Le renversement de tendance, qu'il se manifeste par des annulations de commandes, une absence de commandes nouvelles ou bien le report ou l'annulation de projets, a été généralement attribué d'une manière ou d'une autre au Brexit", a-t-il fait remarquer.
L'indice PMI pour le secteur des services, très important pour l'économie britannique, s'est notamment affiché à 47,4 points en juillet, après 52,3 points en juin, au plus bas depuis plus de 7 ans. Les données ont été collectées entre le 12 et le 21 juillet. Il s'agit encore de données provisoires et Markit publiera ses indices définitifs début août.
Ces indicateurs de référence étaient très attendus car ils donnent une première image précise de l'état de l'économie britannique depuis le référendum du 23 juin en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE). Il faudra en effet encore des semaines voire des mois pour que les effets du Brexit se traduisent dans les statistiques officielles publiées par l'Office des statistiques nationales (ONS).
Récession en vue?
"L'effondrement du PMI composite à son plus bas niveau depuis 2009 fournit la première preuve que le Royaume-Uni est en train d'entrer dans une période de fort ralentissement", a commenté Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics.
Les économistes se demandent maintenant si le pays pourra échapper à une récession, qui se caractérise par deux trimestres consécutifs de contraction du produit intérieur brut (PIB). Les prévisions de croissance ont en tout cas été drastiquement révisées à la baisse pour le Royaume-Uni. Le Fonds monétaire international (FMI) vient d'abaisser les siennes de 0,9 point, à 1,3%, pour l'année prochaine.
"Les effets futurs du Brexit sont exceptionnellement incertains", jugeait mardi 19 juillet l'économiste en chef du FMI, Maurice Obstfeld. La nouvelle Première ministre Theresa May a indiqué qu'elle ne souhaitait pas déclencher la sortie de l'UE avant la fin de l'année alors que son gouvernement doit encore déterminer quelles relations il souhaite établir avec les 27.
En attendant, les ménages comme les entreprises britanniques sont tentés d'opter pour la prudence et l'attentisme. Le seul point positif réside dans l'amélioration des exportations de produits manufacturés grâce à la chute de la livre sterling face aux autres monnaies, qui rend les produits britanniques relativement mois chers à l'étranger.
Il semble aussi de plus en plus probable que la Banque d'Angleterre (BoE) viendra à la rescousse de l'économie britannique avec de nouvelles mesures de soutien en août, après avoir opté pour le statu quo en juin. Le nouveau chancelier de l’Échiquier Philip Hammond a par ailleurs indiqué, au début d'un voyage en Chine, qu'il pourrait prendre des nouvelles mesures lors du budget rectificatif d'automne.
"Sur le moyen terme nous aurons l'occasion, avec notre discours d'automne (...) de remettre à plat la politique budgétaire si nous l'estimons nécessaire à la lumière des statistiques qui vont émerger au cours de ces prochains mois", a-t-il dit, cité par la BBC.
AFP/VNA/CVN