La Bourse d'Athènes plonge pour sa réouverture après cinq semaines de pause

La bourse d'Athènes a plongé de plus de 22% le 3 août dans les premiers échanges d'une séance qui s'annonce mouvementée après cinq semaines de fermeture et dans le contexte incertain de négociations d'un troisième plan de renflouement de la Grèce à court d'argent.

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L'indice ATHEX de la place financière athénienne s'est effondré à 615,72 points à 07h38 GMT, quelques minutes après sa réouverture, les valeurs bancaires accusant encore davantage le coup avec des pertes d'environ 30%. Il affichait -22,68% à 08h00 GMT.
Les banques sont dans une situation de grande vulnérabilité avec le retrait de plus de 40 milliards d'euros par les déposants depuis décembre dernier.
"Naturellement, nous nous attendons à de la pression. Les marchés ne manqueront de répercuter une telle interruption (des opérations). Mais nous ne devons pas nous laisser emporter. Nous devons attendre la fin de la semaine pour voir avec plus de sérénité comment sera appréhendée cette réouverture", avait déclaré peu avant la reprise le président de la Commission des marchés Konstantinos Botopoulos sur la radio Skai.
La Bourse d'Athènes. Photo : AFP/VNA/CVN

La bourse avait terminé en hausse lors de la dernière séance le 26 juin à 797,52 points. Le soir même, le Premier ministre Alexis Tsipras, premier chef d'un gouvernement de gauche radicale en Europe, avait procédé à l'annonce surprise d'un prochain référendum sur les nouvelles mesures d'austérité proposées à son pays.
Alexis Tsipras espérait par ce référendum sortir de l'impasse dans laquelle s'étaient retrouvées les négociations avec les créanciers (UE et FMI) en soumettant ainsi leur offre d'accord sur le financement à l'avis des électeurs.
Le "non" à ce plan des créanciers l'avait emporté le 5 juillet. Cette décision avait provoqué la panique des épargnants qui s'étaient précipités aux distributeurs de billets pour retirer de l'argent, aggravant une lente hémorragie des dépôts depuis décembre 2014.
Devant le risque d'un effondrement des banques, le gouvernement avait décrété un contrôle des capitaux et la fermeture à la fois des banques, qui ont finalement rouvert le 20 juillet, et de la Bourse.
Les opérations boursières ont repris avec des limitations pour les investisseurs locaux. Ces derniers ne peuvent pas financer l'achat de titres en retirant de l'argent sur leurs comptes bancaires en Grèce, restant ainsi soumis au contrôle des capitaux en vigueur dans ce pays. Ils peuvent en revanche se servir de comptes à l'étranger ou effectuer des transactions en liquide.
Schäuble se trompe
La Grèce et ses créanciers ont conclu le 13 juillet un accord aux forceps afin de négocier un troisième plan d'aide au pays dont les discussions s'annoncent très dures, en raison notamment de divergences entre créanciers sur un allègement de la dette publique grecque, soutenu par la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international ou encore la France. Mais que l'Allemagne répugne à évoquer.
Dimanche 2 août, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a estimé que son homologue allemand Wolfgang Schäuble "se trompait" en proposant une sortie temporaire d'Athènes de la zone euro.
"Je crois que M. Schäuble se trompe et rentre même en contradiction avec sa volonté profondément européenne. Cette volonté, c'est aussi la mienne, consiste
à renforcer la zone euro",
ce qui exclut une sortie temporaire de l'euro, explique M. Sapin, selon le texte allemand de l'interview à paraître lundi 3 août dans le quotidien des affaires Handelsblatt, et dont des extraits ont été diffusés dimanche 2 août.
Parler actuellement d'un Grexit, comme l'avait avancé M. Schäuble lors des négociations mi-juillet à Bruxelles, n'est "pas réaliste", a-t-il estimé, disant toutefois respecter la position du ministre allemand, qui n'est pas une position "tactique" mais "de conviction".
"Sur ce point (du Grexit), il y a un désaccord, un désaccord clair", a encore déclaré le ministre français au journal, jugeant toutefois que l'entente franco-allemande n'était pour autant "pas brisée" et évoquant la volonté, partagée avec M. Schäuble, "de renforcer la gouvernance de la zone euro en matière de politique économique".
Vendredi 31 juillet, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a eu son premier rendez-vous avec les hauts représentants des créanciers en charge d'élaborer le troisième plan d'aide, dont le FMI, qui participe aux discussions même s'il ne s'associera pas dans l'immédiat à ce nouveau renflouement.
Le gouvernement grec veut finaliser d'ici la mi-août l'accord sur un nouveau prêt de trois ans d'un montant de plus de 82 milliards d'euros.

AFP/VNA/CVN

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