Pas d'accord à Hawaï sur un accord de libre-échange pour le Pacifique

Les 12 pays engagés dans les négociations sur un accord de partenariat transpacifique (TPP) ne sont pas parvenus à un accord lors de leur réunion d'Hawaï qui s'est achevée le 31 juillet.

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Selon le représentant spécial américain pour le Commerce (USTR), Michael Froman, les pays engagés dans les discussions ont décidé de les poursuivre au niveau bilatéral pour tenter d'aplanir leurs dernières divergences.

Aucune date pour une nouvelle réunion multilatérale n'a été fixée, ce qui laisse entendre que plusieurs points de désaccord restent encore sensibles.

Photo de famille des 12 représentants des pays négociateurs de TPP, le 31 juillet à Maui dans l'archipel d'Hawaï.

Cet accord, connu sous son acronyme TPP, inclut des pays qui représentent environ 40% du PIB mondial dont les États-Unis, le Japon, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande mais n'inclut pas la Chine. Son but est d'alléger les barrières douanières et réglementaires ainsi que d'harmoniser les différentes législations pour faciliter les échanges commerciaux.

"Après plus d'une semaine de réunions productives nous avons fait des progrès significatifs et nous allons continuer de travailler pour résoudre un nombre limité de questions et ouvrir la voie à la conclusion des négociations", a assuré M. Froman lors d'une conférence de presse réunissant les 12 représentants des pays négociateurs à Maui dans l'archipel d'Hawaï au milieu du Pacifique.

L'administration du président américain Barack Obama souhaitait arriver rapidement à un accord pour permettre au Congrès de le ratifier avant que la campagne présidentielle de novembre 2016 ne batte son plein. Elle a obtenu du Congrès, dominé par les républicains, la procédure dite du "Trade Promotion Authority" (TPA) qui oblige les parlementaires à se prononcer pour ou contre le texte de son accord dans son ensemble, sans pouvoir l'amender.

La Maison Blanche avait dû pour y arriver affronter une forte opposition de son propre camp démocrate.

Tout retard dans la conclusion de l'accord pourrait empêcher sa ratification par le Congrès avant les élections américaines.

Plusieurs questions divisaient les pays parties prenantes aux négociations avant la réunion de Maui comme l'accès au marché, notamment les produits laitiers, le riz et le sucre mais aussi des questions de propriété intellectuelle, du prix des médicaments et de l'accès au marché automobile, notamment japonais.

Réunion cruciale

La réunion d'Hawaï était présentée comme cruciale pour parvenir à un accord après plusieurs années de négociations, les premières réunions remontant à 2008.

Les autres pays représentés sont le Pérou, le Chili, le Mexique, le sultanat de Brunei, la Malaisie, Singapour et le Vietnam.

Tout comme pour l'accord de libre-échange transatlantique (TTIP) également en cours de négociation, les adversaires du TPP dénoncent le secret qui entoure les négociations et affirment qu'il vise avant tout à favoriser les intérêts des grandes multinationales.

"C'est une bonne nouvelle pour les habitants de cette planète qu'un accord n'ait pas été trouvé lors de cette réunion de la dernière chance en raison des menaces que le TPP fait peser sur les emplois, les salaires, la nourriture saine, les médicaments bon marché et d'autres choses encore", s'est félicité le soir du 31 juillet Lori Wallach, directeur de l'association "Public Citizen's Global Trade Watch" à Washington.

M. Froman a pour sa part affirmé que "dans cette dernière étape des négociations, nous sommes plus confiants que jamais que le TPP est à portée de main et favorisera l'emploi et la croissance économique".

"Comme on le dit toujours dans les négociations commerciales, +rien n'est conclu tant que tout n'est pas conclu+", a déclaré M. Froman.

Le représentant de la Nouvelle-Zélande, Tim Groser, a laissé entendre que les produits laitiers restaient l'un des points d'achoppement. "Dans toutes les négociations auxquelles j'ai participé ces 30 dernières années, les produits laitiers ont toujours été l'un des derniers points à résoudre parce que ce marché a été perverti pendant si longtemps".

La Nouvelle-Zélande réclamait notamment un plus grand accès au marché des produits laitiers canadiens mais cette question est très sensible pour le Premier ministre canadien Stephen Harper qui doit affronter des élections en octobre.


AFP/VNA/CVN

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