Plus de 100.000 personnes, dont une majorité de femmes d'origine ouzbèke, se sont réfugiées en Ouzbékistan après avoir fui les violences dans la république voisine qui ont fait depuis 5 jours 170 morts et 1.762 blessés, selon le ministère kirghiz de la Santé.
Ce bilan provisoire pourrait s'avérer en réalité beaucoup plus lourd.
Faute de capacités d'accueil suffisantes, l'Ouzbékistan a fermé sa frontière avec le Kirghizstan, tandis que la communauté internationale commence à se mobiliser pour tenter de ramener la paix et livrer de l'aide humanitaire. Sur le front des violences, "la situation se stabilise lentement dans le Sud" du Kirghizstan, théâtre d'affrontements qui ont éclaté dans la nuit du 10 au 11 juin, a déclaré un responsable du ministère de l'Intérieur, Omourbek Souvanaliev. "La nuit dernière a été plus ou moins calme dans la région d'Och par rapport à la nuit précédente. De nombreux membres des forces de l'ordre (...) assurent la sécurité et le passage de convois humanitaires", a-t-il ajouté.
Seuls quelques coups de feu sporadiques ont été entendus dans la nuit de lundi à le 15 juin à Och, comparé aux tirs incessants qui ont retenti les jours précédents.
Les violences entre Kirghiz et la minorité ouzbèke ont affecté principalement Och et Djalal-Abad, 2 grandes villes du Sud.
La chef du gouvernement intérimaire kirghize, Mme Roza Otunbaïeva, a promis le 15 juin que son gouvernement organiserait comme prévu un référendum sur une nouvelle constitution le 27 juin.
Mme Otunbaïeva a par ailleurs affirmé devant des journalistes dans la capitale que l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) n'envisageait pas l'envoi de forces de maintien de la paix dans le Sud du Kirghizistan pour normaliser la situation dans la région.
Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé au retour à "l'état de droit" au Kirghizstan, tandis que la Russie a qualifié la situation d""intolérable". "Nous sommes loin de voir une fin à la crise", a averti de son côté la responsable des opérations pour l'Asie centrale et l'Europe de l'Est du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pascale Meige Wagner.
AFP-XINHUA/VNA/CVN