Jean Paul Gaultier invente une femme "dandy décadente" en haute couture

Fracs et hauts-de-forme, beaucoup de noir, de rigueur avec quelques explosions de couleur et de métal : Jean Paul Gaultier a présenté le 4 juillet une femme inspirée du personnage de dandy décadent joué par Pete Doherty dans "Confession d'un enfant du siècle".

 

C'est au festival de Cannes, où le couturier était juré en mai, qu'il a vu le film adapté du roman d'Alfred de Musset. Réalisé par la française Sylvie Verheyde, cette plongée en costumes et en anglais dans l'univers romantique du XIXe siècle offre au sulfureux rockeur son premier rôle au cinéma. "C'est un dandy décadent mais avec beaucoup de charme, de séduction", explique le couturier en coulisses. "Le film n'était pas en compétition mais je suis allé le voir par curiosité. Je n'ai jamais vu Doherty en concert et pour la couture, j'étais parti sur un univers +Metropolis+. Mais en sortant du film, je me suis dit : +Ma collection, c'est lui+".

Dans la salle, l'actrice américaine Bette Midler patiente au premier rang, dans une chaleur moite, entre deux salves de photo de paparazzi. Idem, de l'autre côté du podium surélevé, pour la princesse arabe cachée sous d'énormes lunettes noires et un foulard de soie, assise aux côtés d'autres clientes.

Le défilé aura une heure et quart de retard, contre la quarantaine de minutes réglementaires. Parfois c'est parce que l'on attend une grande star, là "c'étaient des problèmes avec les vêtements", explique l'entourage du couturier.

Pendant ce temps, Valérie Lemercier, qui a passé toute la journée dans la salle de bal de l'immeuble appartenant au couturier, avait positionné des caméras pour intégrer le "vrai" défilé dans son prochain film avec Marina Foïs, raconte-t-elle, reconnaissant avoir du coup été moins concentrée sur les vêtements, "sublimes, évidemment".

Le premier mannequin sort en redingote noire aux manches en cuir, qui s'arrondit de façon exagérée dans le dos comme un faux cul. Chapeau haut-de-forme et parapluie, elle s'avance en jouant une nonchalance étudiée. "Une femme dandy, conquérante mais séduisante", résume le couturier.

Plusieurs hommes s'immiscent ensuite, comme souvent chez Gaultier, dans ce défilé de haute couture, un artisanat par définition féminin.

Les filles sont coiffées de résilles, dont le bord vernis barre le haut de front. Le top-modèle américain Karlie Kloss arrive dans une combinaison transparente dorée et une micro-veste noire à col de python.

Un tailleur noir se porte sous une cage dorée, "comme un bijou". Une combinaison pantalon noire avec un dos nu plongeant en V et un long tablier devant le pantalon, reprend, en le féminisant, un principe de pantalon/jupe avec lequel le couturier joue sur ses collections masculines.

Clin d'œil à l'affaire DSK, la silhouette intitulée "chambre 2806" est une robe longue en velours noir sous les seins dont le buste est entièrement transparent sous un voile de mousseline.

Des applaudissements spontanés se font entendre pour un boléro en renard de différentes couleurs, des robes à frange comme celle en vieil or entièrement rebrodée de perles selon un motif art déco étagé et asymétrique.

La mariée porte un frac en soie ivoire enfilé à l'envers, donc boutonné dans le dos et dont le col, sur la nuque, forme "des sortes d'ailes", selon le couturier, le tout sur d'immenses jupons d'organdi blanc.

AFP/VNA/CVN

 

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top