Après les mangas, le Japon veut exporter ses cafés à soubrette et tavernes

Après ses mangas, ses jeux vidéo ou ses bars à sushis, le Japon veut utiliser ses magasins de vêtements pour jeunes, ses cafés à soubrette et ses tavernes traditionnelles comme nouveaux fers de lance de son offensive culturelle à l’étranger.

En octobre, une douzaine de boutiques nippones ont lancé de concert un mini-centre commercial à Singapour, baptisé «Harajuku Street Style in Singapore», du nom d’un célèbre quartier de mode de Tokyo, Harajuku, très fréquenté par les adolescents et qui a inspiré l’allure extravagante de la célèbre chanteuse américaine Lady Gaga.
Les autorités japonaises soutiennent ce genre d’initiative en favorisant la coopération entre les investisseurs immobiliers nippons, potentiellement intéressés par des actifs à l’étranger, et les gérants des magasins. Leur but : voir émerger de petites «Japantown» dans des cités loin de l’archipel, qui seraient les vitrines de la mode et d’une culture contemporaine nippones.
«Il est difficile pour les petits commerces de s’installer seuls à l’étranger, mais ils ont un énorme potentiel là-bas», ce qui justifie de les épauler, souligne un responsable du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (Meti).

Le Japon veut utiliser ses magasins de vêtements pour jeunes comme un des nouveaux fers de lance de son offensive culturelle à l’étranger.


«Beaucoup de fans hors du pays»
En avril, les autorités ont organisé un salon dédié à ces collaborations pluri-sectorielles. Des représentants de sociétés immobilières, en costume sombre et cravate, ont déambulé entre des boutiques de vêtements excentriques et les lanternes rouges typiques des «izakaya», des échoppes servant une cuisine variée, simple et traditionnelle.
«C’est très important d’organiser un espace de rencontre comme celui-ci» (ce salon, ndlr), se félicite Maiko Fukushima, tenancière d’un bar où de jeunes femmes chantent des génériques de dessins animés, au cœur d’Akihabara, quartier tokyoïte de l’électronique, des jeux vidéo et de l’animation. «Nous avons beaucoup de fans hors du pays qui suivent nos activités via Internet. Mais de petits commerces comme le nôtre n’ont pas assez d’argent pour débuter à l’étranger sans aide», ajoute-t-elle.
Autre concept exportable en vogue, le «bar à soubrette» (maid-café) où les clients, des hommes célibataires en très grande majorité, sont servis par de jeunes hôtesses en tenue de servantes un rien dévergondées mais totalement dévouées. Yuichiro Suzuki, président de la société Neo Delight gérant ce type de café, prévoit de promouvoir l’idée dans une grande ville asiatique comme Hong Kong ou Bangkok.
Ces nouveaux quartiers nippons feraient bien entendu la part belle à la cuisine de l’archipel, déjà appréciée à l’étranger mais qui s’intègrerait ici dans une offre plus globale de «japonité».
Le Japon est déjà le deuxième principal exportateur de biens culturels au monde, derrière les États-Unis, avec un chiffre d’affaires annuel à l’étranger de 4.600 milliards de yens (46 milliards d’euros). Le gouvernement voudrait hisser ce montant à 11.000 milliards de yens (110 milliards d’euros) d’ici à 2020.

AFP/VNA/CVN

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