La crise provoque un boom de l’apéritif dînatoire à l’italienne

L’art de la débrouille, qualité toute italienne, a de nouveau frappé. Puisque avec la récession, aller au restaurant est hors de portée de nombreuses bourses, les bars ont développé un nouveau business : l’apéritif dînatoire.

La fréquentation des restaurants devrait encore baisser en 2012. L’»aperitivo» est en vogue. Photo : AFP/VNA/CVN

Le principe est simple : toute boisson à un prix forfaitaire allant de 6 à 10 euros ouvre les portes à un buffet à volonté. Sur les comptoirs, on trouve des mini-pizzas et des sandwichs, voire des poêlées de légumes et des plats de pâtes aux sauces diverses. Cette formule, née à Milan il y a une dizaine d’années, s’est désormais répandue dans toute la péninsule. Les atouts de l’«aperitivo» sont nombreux. «Cela nous permet de sortir sans payer un dîner au restaurant et ça attire beaucoup de monde. Peut-être que ça fait grossir un peu, mais c’est bon marché, tout le monde peut se le permettre», confie Lucilla, 24 ans, qui fête l’anniversaire d’une copine dans un bar de Rome. «L’ambiance est plutôt décontractée, on passe un bon moment», renchérit Stefano, 34 ans.

À «Freni e Frizioni», bar situé dans le quartier branché romain de Trastevere, le public est majoritairement jeune. Pourtant, quelques quadragénaires s’approchent de la longue table du buffet, un cocktail ou une bière à la main. «Normalement, là où il y a des étudiants, on est bien! Ici il y en a beaucoup, donc je me suis approché, pour jeter un œil. J’ai découvert ce buffet où l’on mange bien», raconte un quinquagénaire qui souhaite rester anonyme.

«Restaurants low cost»

C’est surtout le bon rapport quantité-prix de ces «restaurants low cost» qui séduit. Photo : AFP/VNA/CVN

La Fédération italienne des établissements publics (FIPE), qui regroupe les entreprises de restauration, confirme la percée des bars qui proposent cette formule : «Non seulement ce modèle économique résiste à la crise, mais il est en pleine croissance», assure Lino Stoppani, président de la Fédération. C’est surtout le bon rapport quantité-prix de ces «restaurants low cost» qui séduit. Cette proposition «s’est insérée à la frontière entre l’apéritif traditionnel et le repas du soir, les consommateurs le choisissent pour dîner à un petit prix», confirme Luciano Sbraga, expert de la FIPE.

Les faibles coûts de gestion sont un avantage pour les patrons de bars : le service en salle est moins dispendieux puisque les clients se servent eux-mêmes. «Nous tirons nos bénéfices de l’affluence des clients, et comme nous en avons beaucoup, l’apéritif s’est avéré être un bon business», se réjouit Cristian Bugiada, barman en chef chez «Freni e Frizioni».

Le succès de la formule se fait toutefois au détriment de la restauration traditionnelle «qui souffre davantage de la crise», indique M. Sbraga. Ces derniers mois, 78% des Italiens ont taillé dans leurs budgets consacrés aux déjeuners et dîners en ville, indiquait récemment une étude Censis-Confcommercio.

Et, selon la FIPE, près de 3.400 entreprises de restauration ont dû fermer définitivement leurs portes en 2011, alors que l’économie italienne est entrée en récession au deuxième semestre 2011. La fréquentation des restaurants devrait encore baisser en 2012, lorsque les Italiens vont sentir les effets de la cure d’austérité prescrite par le gouvernement de Mario Monti : un cocktail de hausse des impôts, réforme des retraites et coupes budgétaires.

AFP/VNA/CVN

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